Violations répétées de l’Accord de cessez-le-feu ; rebuffades spectaculaires ; contestations stériles, rien n’est laissé au hasard par le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) pour torpiller le processus de paix et de réconciliation en cours dans notre pays.
Le Président IBK avait prévenu, après l’attaque du camp des Gardes à Gourma-Rharouss qui a fait 11 morts, selon une source militaire, en avril 2015. Les pertes se sont par la suite élevées à 13 militaires tués. Il disait : « je n’ai pas de mots assez durs pour condamner ces actes ignobles qui sont l’œuvre d’individus n’ayant de respect ni pour la vie humaine ni (pour) nos valeurs. Certes, les ennemis de la paix nous endeuillent aujourd’hui. Mais qu’ils soient sûrs d’une chose : ils ne réussiront jamais à nous distraire ni à nous dévier de la voie que nous suivons vers la paix et la réconciliation, notre but ultime ».
Peu après l’attaque de Gourma-Rharouss par des djihadistes, les Forces armées ont arrêté 5 individus ainsi que d’importants matériels. Curieusement, la CMA, qui a condamné ladite attaque, a considéré ces arrestations injustes et exigé la libération des individus appréhendés après l’attaque sanglante.
Le Président IBK qui devait se rendre en Égypte, à l’invitation de son homologue Al SISSI, a dû annuler son voyage pour raison de sécurité intérieure et se faire représenter par le chef du Gouvernement Modibo KEITA.
Des leurres
Selon nos sources, les attaques de Banamba, le 7 novembre dernier et du poste de sécurité d’Intahaka, situé à une trentaine de kilomètres de Gao, dans la nuit de vendredi à samedi dernier, s’inscrivent dans la même logique. Pour ces deux attaques traîtresses, c’est le HCUA de Alghabass Ag INTALLA qui est clairement mis en cause. Nos sources expliquent que ce groupe djihado -politico-militaire existe beaucoup plus par son nom que par sa puissance militaire intrinsèque. Aussi, poursuivent-elles, il se met sous les ailes de Iyad Ag GHALY, le chef de Ansar Eddine. Ce qui atteste également, analysent les mêmes sources, que le cordon ombilical n’a jamais été coupé entre le chef djihadiste et son ancien numéro 2 Alghabass qui a, par la suite, créé le Mouvement islamique de l’Azawad, avant de se laïciser pour les besoins de l’Accord préliminaire de Ouagadougou. Ainsi, déduisent nos sources, les revendications des attaques de Banamba, par l’armée de libération du Macina de Amadou KOUFFA et de Intahaka, par Ansar Eddine, ne sont que des leurres. L’on considère qu’il n’y a qu’un et un seul agresseur à la baguette : le HCUA.
Comme le Président IBK l’a dit, d’autres reconnaissent également que les attaques à répétition contre les Forces de défense et de sécurité du Mali (FDSM), les Forces internationales ne visent qu’à saboter le processus de paix et de réconciliation en cours. Les différents communiqués de la MINUSMA et du Secrétaire général des Nations-Unies sont à cet effet des plus édifiants.
Rebuffades et contestations
Les rebuffades spectaculaires sont un autre mode opératoire de la Coordination des mouvements armés (CMA), sous la conduite obscurantiste du HCUA. L’on comprend qu’après un accord politique sur l’opérationnalisation du MOC et la mise en place des autorités intérimaires, le 15 novembre dernier, il saisisse la perche tendue de la Commission paix et sécurité (CPS) qui argue qu’il est techniquement impossible de tenir le calendrier.
Pour rappel, la médiation internationale s’était réunie le 7 novembre dernier pour discuter des derniers développements sur l’opérationnalisation du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) et de la mise en place des autorités intérimaires. Elle a entériné l’opérationnalisation du MOC. Cette rencontre faisait suite aux consultations tenues le 5 novembre entre le Gouvernement et les mouvements signataires sous les auspices du Haut Représentant du Président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix (HR/PR) et en présence de la MINUSMA.
La contestation est également dans les cordes du mouvement djihado -politico-militaire. On l’a vu après le décret de nomination des membres des autorités intérimaires. Le HCUA et ses comparses ont vivement contesté le quota qui leur a été attribué et accusé le Gouvernement de favoritisme. Cela, pour des différences de 2 membres par autorité. L’on est alors formel. Il s’agit de provoquer une tempête dans un verre d’eau dans le dessein machiavélique de mettre le bâton dans les roues de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.
Une constance
Toute cette fourberie procède en réalité d’une constance idéologique du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad. Pour preuve, sa trajectoire linéaire. Alghabass quitte Ansar Eddine de Iyad Ag GHALY, qui est un mouvement djihadiste, pour fonder le Mouvement islamique de l’Azawad d’obédience islamiste. Le djihadisme est donc toujours là. La mue en mouvement laïque, avec la création du HCUA, résulte d’un pur opportunisme. Les amis du MNLA ayant préparé le terrain pour cela.
Une autre preuve du penchant islamiste du HCUA, c’est sa position lors des pourparlers d’Alger. Si Alghabass a reconnu l’intégrité territoriale, la souveraineté de l’État sur l’ensemble du territoire, il a par contre exigé le retrait du terme « laïc » du projet d’accord. C’était, et ça l’est encore, la position de son mentor Iyad Ag GHALY partisan de l’application de la Charia sur toute l’étendue du territoire national.
La reconnaissance du Mali comme État laïc est la raison pour laquelle Iyad a décidé de ne pas s’inscrire dans la dynamique de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Pis, il a décidé de le combattre. Et comme annoncé, les attaques sont régulières. Les sources concordantes soutiennent qu’il est assisté dans son terrorisme ambulant par le HCUA à qui il fournit la logistique nécessaire.
En définitive, Alghabass est assis entre deux chaises : l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, d’une part, d’autre part, son idéologie djihadiste. Ce qui en fait un élément très pernicieux à tenir à l’œil.
Source:Info-Matin