Des morts sur la conscience, la main couverte de sang, le regard fugitif de Nikolas Sarkozy tombe désormais dans l’obscurité d’un avenir poussiéreux. C’était lui qui nous couvrait de poussière, de sang, de honte. Il est passé par le printemps arabe et la crise malienne qui ont fait des milliers de morts et de dégâts monstrueux. Aujourd’hui commence pour lui déchéance. Oh, merci à son parti, merci à la France et aux Français pour avoir créé maintenant les conditions du rétablissement des relations humanistes entre nos peuples, à l’écart du boucher de Paris Nicolas Sarkozy. Suivez notre regard.
La mort de Mouammar Kadhafi, ” Guide de la révolution ” de la Jamahiriya arabe libyenne est survenue à Syrte le 20 octobre 2011 suite à une expédition menée de bout en bout par Sarkozy. Et en moins de six mois, le 22 mars 2012, Att était évincé par les mutins de cet autre criminel Amadou Haya Sanogo qui profitait de la déstabilisation orchestrée par le boucher de Paris contre notre pays.
Mais voilà, Primaire à droite, Nicolas Sarkozy est éjecté dès le premier tour. La défaite est sévère pour l’ex-président de la République. Nicolas Sarkozy, troisième à l’issue du premier tour de la primaire à droite, dimanche 20 novembre, ne sera même pas à l’affiche du second tour dimanche prochain, qui opposera Alain Juppé à François Fillon.
Selon des résultats provisoires portant sur 89,3% des bureaux de vote, Nicolas Sarkozy n’obtient que 20,7% des suffrages, bien en dessous du niveau qu’il pouvait espérer selon les sondages. La défaite est particulièrement sévère pour l’ancien président, qui dépasse à peine les 15% dans son fief, le département des Hauts-de-Seine.
Cet échec signe-t-il la fin de son engagement en politique ? L’ancien président a pris soin, dans cette campagne, de ne prononcer aucune parole définitive à ce sujet. Mais après son revers en 2012, ce nouvel échec, dès le premier tour, hypothèque ses possibilités de peser encore dans sa famille politique. “Il est temps pour moi d’aborder une vie avec plus de passion privée et moins de passion publique”, a-t-il d’ailleurs lancé à ses soutiens, dimanche soir lors de son allocution, conclue d’un sobre “au revoir à tous”.
La décente aux enfers a commencé pour Sarko, qu’il se le dise et le prenne pour une réalité irréversible. Détruire les autres, enfreindre à leur bonheur, ternir leur image, c’est l’impression que Nicolas Sarkozy laisse derrière lui de sa gestion du pouvoir au nom de la France et des Français. Ainsi avait-il réussi à créer un sentiment de rejet de la France, d’autant plus qu’à sa suite, François Hollande met beaucoup de temps à aider le Mali à sortir du bourbier établi par Sarko. Alor de gros nuages s’installent sur les relations franco-maliennes
La France soutient-elle le MNLA ? La France a-t-elle lâché le Mali ? La mission de Serval est-elle inachevée ? Toute cette crise a-t-elle été programmée et planifiée depuis la France de Sarkozy ? Le Papa Hollande d’hier devient-il le Sarko bis ? A toutes ces questions, nombre de Maliens répondent aujourd’hui par l’affirmative. En témoignent les récurrentes marches de protestation contre le fédéralisme. La France sait-elle quel sentiment général partagent-ils les Maliens face à la nouvelle tournure des événements relatifs au retour de la paix au Mali ?
Pour la paix, les Maliens auront tout donné. D’abord à nos frères du MNLA en particulier et à la communauté touarègue en général. Nombreux, très nombreux sont les représentants de cette ethnie aux différents postes de responsabilité dans notre pays, dans le seul souci d’établir la paix et la stabilité dans ce pays en vue d’un développement global. Les différents accords de paix signés par les présidents Alpha et ATT et leurs cortèges d’intégrations des combattants rebelles dans l’armée et dans l’administration publique procèdent de cette démarche. Avec l’actuel Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta, avant le processus en cours pour un accord de paix définitif, tout a été mis en œuvre pour soulager nos frères du MNLA. Les mandats d’arrêt ont été suspendus, des rebelles originaires de Kidal ont été accueillis à bras ouverts au parti présidentiel le RPM avant d’être portés candidats aux législatives pour être couronnés députés, donc élus de la Nation malienne. Passons outre les libérations de prisonniers. De même, les différents chefs de gouvernement d’Ibk ont tout tenté pour témoigner par leur présence à Kidal de la volonté politique manifeste en faveur du développement de cette ville, partie intégrante du Mali. Mais tout cela, c’était sans compter avec la hargne des assaillants en mission de déstabilisation politique et de destruction totale de notre pays. Le constat est effarant, le bilan est lourd, très lourd. Que de ruines et de désolation ! Malgré tout le peuple pacifiste et tolérant du Mali a su raison garder, le Président Ibk connu pour son autorité est devenu le plus sage des Maliens dans le seul objectif de sauvegarder les intérêts de la Nation. Mais selon un adage de chez nous, “ rien ne saurait satisfaire l’ennemi, même si tu lui offrais ta personne “.
Quid de la France !
D’abord ce pays n’est pas étranger aux différents coups d’Etat perpétrés dans ses anciennes colonies par le truchement d’un spécialiste très connu en la matière dont le passage dans les différents pays a été suivi de renversement de régime. Au Mali, nul n’ignorait l’adversité entre Modibo Kéïta et la France. Et le Général Moussa Traoré n’a pas lésiné sur les mots pour indexer Monsieur et Madame Mitterrand à l’origine de sa chute.
Ensuite c’est Sarkozy qui est cité comme à l’origine de la prise d’armes des rebelles contre le Mali suite à la destitution de Kadhafi dont il est le maître d’œuvre incontesté.
Enfin, si Papa Hollande est intervenu pour contrer l’avancée des djihadistes au sud du Mali, tout laisse à croire aujourd’hui qu’il s’agissait d’un agenda de défense du programme planifié au profit du MNLA qui avait perdu la face devant ces redoutables assaillants. Après quoi, l’opération Serval a été enterrée, et allez savoir comment les milliers de militaires maliens formés par la France et l’Union européenne et dénommés Waraba, Balazan, etc. n’ont pas pu contrer le MNLA malgré la présence de la MINUSMA et en dépit de la volonté des autorités maliennes de signer un accord de défense avec la France. Pis, l’ambassadeur qui a vaillamment conduit les opérations de retour à la stabilité en vue de l’élection présidentielle et d’une vie constitutionnelle normale a été rappelé. Aussitôt un dossier judiciaire contre Michel Tomi est ouvert pour chercher à incriminer le Président Ibk. Ce n’est pas tout, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et l’Union européenne suspendront les aides budgétaires avant de procéder à un audit dont le résultat n’est pas du tout réjouissant. Et pour davantage corser l’addition, un ancien ministre de la défense est placé en garde-à-vue pour 48 heures et entendu sur deux dossiers, en plus de deux conseillers à la Présidence de la République éjectés de leurs fauteuils. Et les tueries de soldats de la MINUSMA (Nigériens, Sénégalais…) continuent. Bref, de gros nuages planent sur les relations franco-maliennes.
Mais rien ne doit nous étonner de la part de la France. Pour rappel, nous revenons sur les propos tenus par Sarko lorsque Att a réussi à sauver l’otage français Pierre Camatte. Ce jour là, Nicolas Sarkozy déclarait à l’aéroport Bamako-Sénou : ” Une fois encore je tiens à remercier le Président du Mali, mon ami, de tout ce qu’il a fait pour obtenir la libération de Pierre Camatte. Lui dire que la France n’oubliera pas ce geste, qu’il peut compter sur la France … Pierre Camatte est en vie. Sans le Président A.T.T., l’issue fatale était absolument certaine.
Le Mali n’est pas seul. La France est aux côtés du Mali, approuve pleinement la décision du Président A.T.T. et le remercie pour cette décision. Et si, avec Bernard Kouchner, nous avons tenu à venir, c’est parce que nous avons considéré que ce geste était extrêmement important et qu’il fallait venir ici, à Bamako, pour en porter témoignage. De la même façon que nos collaborateurs viendront travailler avec les collaborateurs du Président A.T.T. pour savoir dans quelle mesure on peut aider le Mali dans sa lutte pour assurer la stabilité et la sécurité de son si vaste espace national “.
La suite, on la connaît, c’est l’envoi du MNLA au Nord et le départ de Att.
Enfin, revenons sur ces témoignages des autorités françaises à Reuters :
Selon Reuters, la Libye a sollicité mardi 12 février 2013 l’aide des puissances occidentales et des pays voisins pour assurer la sécurité à ses frontières et empêcher les islamistes chassés du nord du Mali de s’y installer. Selon les Libyens, la crise malienne a éclaté avec l’irruption de miliciens tribaux, équipés d’armes récupérées à la faveur du soulèvement libyen, qui allaient et venaient en toute liberté malgré les frontières.
“Si nous voulons les empêcher de revenir, il faut boucler les frontières”, a déclaré le ministre libyen des Affaires étrangères Mohammed Abdelaziz, lors d’une réunion internationale de soutien à son pays organisée à Paris. Les Etats et organisations représentées, parmi lesquels figuraient les Etats-Unis, l’Onu, la Ligue arabe, l’Union européenne et l’Union africaine, ont adopté un “plan de développement de la sécurité nationale” et un “plan de développement de la justice et de l’état de droit”, selon le communiqué du quai d’Orsay.
Interrogé par Reuters, Mohammed Abdelaziz a précisé que la France, la Grande-Bretagne, la Turquie et d’autres avait promis une aide technique et matérielle, mais a souhaité davantage pour assurer la sécurité des 4.000 km de frontières.
“Nous sommes tous convaincus – c’est une évidence – que la question de la sécurité est absolument majeure, pas seulement pour un pays mais pour l’ensemble de nos pays (…) En aidant à la sécurité de la Libye nous aidons à notre propre sécurité”, a quant à lui souligné son homologue français Laurent Fabius.
Tout est bien dit par rapport à cette Libye version française. Quand est-ce que la France viendra donc sécuriser les frontières maliennes ? Après la partition ?
En tout état de cause, la vérité inébranlable de cette politique aventurière de la France, c’est qu’elle déroule sans ambages son dessein de partition du Mali, sous prétexte de lutter contre le terrorisme ; et pour les Maliens le dilemme est terriblement sinistre : choisir entre l’occupant islamiste qui coupe les mains et le libérateur français qui ampute le pays.
En attendant, Sarko rumine sa défaite, Kadhafi retrouve beaucoup de bonheur dans sa tombe, les traitres lybiens soffrent comme jamais ils n’ont autant souffert de leur vie, ATT peut fêter la victoire de notre peuple, sa victoire sur le boucher de Paris. Les Maliens doivent renforcer la solidarité et faire preuve davantage d’engagement pour la réconciliation nationale. Dieu ne dort pas !
Source:Zénith Balé