Pour les autorités du Mali et notamment les chefs d’institutions, les résultats de ces communales ont été l’expression d’un cinglant désaveu.
D’abord des présidents d’institutions de la République ont perdu les élections dans leurs fiefs respectifs. Le Président de la République en Commune IV ; le Premier Ministre et le Président de l’Assemblée Nationale à Koulikoro ; le Président du Conseil Economique Social et Culturel en Commune I du District de Bamako ; le Président du Haut Conseil des Collectivités à Yanfolila et le Président de la Haute Cour de Justice à Ténenkou.
Ensuite au niveau des Ministres, l’hécatombe est tout aussi impressionnante. Le Ministre de l’Economie Numérique et de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, à Ségou ; la Ministre de l’Urbanisme et la Ministre de la Culture à Sikasso, le Ministre de l’Emploi et de la Formation Citoyenne à Goundam, le Ministre des Maliens de l’Extérieur en Commune IV du District de Bamako et tout cela malgré l’utilisation, à leur avantage, de moyens de l’Etat. La liste n’est pas exhaustive.
Tout a cependant été fait par le parti présidentiel pour contrôler de force toutes les mairies du pays : des transferts massifs d’électeurs aux bulletins de vote parallèles en passant par les présidents de bureau de votes militants, sans oublier l’instrumentalisation de la justice pour éliminer prématurément les listes concurrentes.
Cet échec patent au sommet de l’Etat est la conséquence des errements et de l’incompétence donc de l’impopularité des membres du parti présidentiel et ses acolytes de la majorité présidentielle. Au-delà, c’est un cinglant désaveu des tenants du pouvoir, un vote-sanction mais aussi et surtout l’expression d’un ras-le-bol citoyen. Les Maliens ont compris qu’ils ont été trompés et ils ne sont pas prêts à commettre la même erreur. Le peuple a parlé, sa voix doit être respectée.
Une contribution de Mr Abdel Aziz TOURE
LE DÉMOCRATE
