Mercredi 23 novembre, les Chefs de l’Exécutif du continent Africain et leurs pairs arabes des pays du Conseil du Golfe se sont réunis, pour la quatrième fois consécutive, au sommet de Malabo (Guinée Equatoriale). Si lors des derniers sommets, les discussions avaient porté sur « la recherche de partenariat stratégique » et « les partenaires au développement et à l’investissement », la présente édition s’est essentiellement penchée sur les questions de « financement du développement et d’immigration ». Avec en toile de fond, la coopération et le développement durable.
On estime désormais vouloir dépasser les sempiternelles déclarations de principe pour valoriser le potentiel économique au profit de tous. Mais comment parvenir à cette concrétisation si les promesses antérieures des pays du Golfe, telles l’allocation à travers le Fonds Koweitien d’un(1) milliard de dollars à l’Afrique, ne sont pas tenues ? Avant le sommet de cette quatrième édition, les ministres des Affaires Etrangères et leurs homologues de l’Economie, des Finances et du Commerce, s’étaient donnés comme objectif d’accélérer la mise en œuvre des décisions prises lors du troisième sommet de Koweït (en 2013). Notamment, le renforcement de leurs liens économiques par un mécanisme d’accélération des flux de capitaux arabes vers l’Afrique. On estime à 10% les investissements arabes en Afrique dans le domaine des infrastructures. Pas mal !
Toutefois, l’Afrique pourrait davantage, sans faire la manche aux pays arabes, attirer leurs investisseurs à travers son potentiel agricole, énergétique, minier et surtout dans le domaine des hydrocarbures (très riche et diversifié). Cette coopération économique serait d’ailleurs plus dynamique si on l’orientait beaucoup plus vers le secteur privé afin que les opérateurs économiques africains puissent mieux accéder aux prêts financiers et aux transferts de compétences. Des denrées qui leur manquent cruellement et qui les empêchent d’aller vers l’émergence nécessaire.
Cette Afrique prospère et qui offre des emplois, pourra incontestablement contenir ses fils. Ce qui va considérablement réduire le flux migratoire de ses ressortissants vers l’Europe et les pays du Golfe. Mais aussi et surtout, une Afrique prospère aura certainement moins de problèmes de terrorisme. Cela est d’autant évident que les recruteurs d’agents terroristes auront moins de demandeurs en face. En grande partie, la problématique du terrorisme en Afrique est liée à l’absence de débouchés d’emplois chez les jeunes dont l’essentiel s’est finalement résolu à immigrer, avec un résiduel basculant dans la sphère terroriste.
Or les pays africains pourraient bien inverser la tendance pour lutter contre l’immigration et le terrorisme, en redevenant simplement des pourvoyeurs du savoir et des promoteurs du développement économique et social.
Source:Le Challenger