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Cour d’assises de Bamako en transport à Sikasso : L’ex chef de la junte Amadou Haya Sanogo à la barre aujourd’hui

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C’est ce mercredi 30 novembre 2016 que s’ouvre la cour d’assises de Bamako en transport à Sikasso. Au total, 18 accusés, Amadou Haya Sanogo et auteur du coup d’Etat du 22 mars 2012, l’ancien ministre de la défense et des anciens combattants, Yamoussa Camara et l’ancien chef d’Etat major général des armées, Ibarhima Dahirou Dembélé…,  concernant « l’affaire de disparition de 21 bérets rouges » comparaitront devant cette cour d’assises. Ils sont accusés d’« enlèvement de personne, assassinat et complicité d’assassinat ». La cour sera composée de Mahamadou BERTHE, Président, de Boureima Gariko et de Taïcha Maïga qui seront des conseillers. Ces magistrats sont assistés de quatre assesseurs. Le banc du ministère public sera occupé par Mamadou Lamine Coulibaly, procureur général près la cour d’appel de Bamako.

Ce jugement  est attendu par l’opinion nationale et internationale, les organisations de défense des droits de l’homme dont l’Association malienne des droits de l’homme (Amdh), Amnesty international etc. la partie civile pilotée par la présidente de l’Association des parents et épouses des bérets rouges assassinés (APEMBRA), Mme Sagara Bintou Maïga qui n’a cessé de réclamer que justice soit faite dans l’assassinat de leurs parents « bérets rouges ». Il ressort des faits qu’à la suite de la mutinerie au camp Soundiata Keita de Kati le 22 mars 2012, des militaires se sont dirigés sur le Palais de Koulouba, siège de la Présidence de la République. Cette mutinerie s’est transformée en coup de force et a contraint le Président Amadou Toumani TOURE à présenter sa démission. Une junte militaire conduite par le capitaine Amadou Haya SANOGO a proclamé la suspension des Institutions de la république et a institué un Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE). L’accord de Ouagadougou pour la sortie de crise signée le 6 avril 2012 a constaté la démission du Président Amadou Toumani TOURE et pris acte de la désignation de Monsieur Dioncounda TRAORE, Président de l’Assemblée nationale, en qualité de Président de la République. Du 30 avril au 1er  avril 2012, le Régiment des commandos parachutistes a, à son tour, tenté un coup de force contre les membres du CNRDRE, composés en grande partie de « bérets verts ». C’est à la suite des violents affrontements qui s’en sont suivis que vingt et un de « bérets rouges » ont été retrouvés ensevelis dans deux charniers situés à Diago. Sur instruction de Monsieur le Procureur Général près la Cour d’Appel de Bamako, Monsieur le Procureur de la République près le Tribunal de première de la Commune III du District de Bamako a ouvert une enquête qui a abouti à l’information judiciaire et l’inculpation de 28 militaires dont Amadou Haya SANOGO pour enlèvement de personnes, assassinat et complicité. Sur les réquisitions de Monsieur le procureur Général près la Cour d’appel en date du 23 juillet 2015, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako, par son arrêt n°585 du 22 décembre 2015, a ordonné un non-lieu à suivre à l’égard de 8 personnes et mis en accusations 18 personnes (dont un décès) renvoyées devant la Cour d’assises. La liste des accusés et chefs d’inculpation est la suivante : Pour « Enlèvement et assassinat », Fousseyni Diarra dit Fouss,  Mamadou KONE, Tiémoko Adama DIARRA,  Lassana SINGARE, Cheickna SIBY, Issa TANGARA seront jugés par la cour. Concernant les accusés pour la « Complicité d’enlèvement et d’assassinat »,  il y a Amadou Haya SANOGO (auteur du putsch), Bloncoro SAMAKE, Amassongo DOLO (décédé), Simeon KEÏTA, Oumarou SANAFO dit Kif Kif, Soïba DIARRA, Christophe DEMBELE, Amadou KONARE,  Mohamed Issa OUEDRAGO, Ibrahim Boua KONE. L’ex ministre de la défense, Yamoussa CAMARA, et l’ex chef d’état major général des armées, Ibrahim Dahirou DEMBELE seront jugées pour « Complicité d’assassinat ».

L’audience qui débute aujourd’hui risque de prendre plusieurs jours vu le nombre d’accusés et la complexité de l’affaire. Une dizaine d’avocats, de part et d’autre prendront part au procès, les avocats étrangers feront également des plaidoiries.

Notre envoyé spécial vous fera vivre les temps forts de ce procès.

Source:Le Républicain

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