Le chef de l’ex-junte, Amadou Haya Sanogo, et consorts seront jugés à partir d’aujourd’hui par la Cour d’assises supplémentaire à Sikasso. Ils sont accusés d’enlèvement et de complicité d’enlèvement, d’assassinat et de complicité d’assassinat de 21 “bérets rouges” dont les corps ont été retrouvés ensevelis dans deux charniers situés à Diago, près de Kati.
Si la défense se vante de compter plus de 21 avocats, elle dénonce aussi la défection de certains camarades qui avaient investi Kati aux premières heures du putsch et auxquels le capitaine Sanogo avait accordé moult faveurs. Il s’agit tout d’abord de Me Mamadou Gakou, chargé de la rédaction de l’Acte fondamental mort-né, et de l’actuel ministre de la Justice dont les agissements à l’époque étaient décriés par tous, y compris son oncle Iba Ndiaye, 1er vice-président de l’URD. Me Mamadou Ismaël Konaté était de la délégation du CNRDRE à Ouaga. Il était chargé de convaincre les chefs d’Etat de la Cédéao sur le maintien de la junte.
Pour justifier son traitement et obtenir dans la foulée le poste de ministre des Affaires étrangères du gouvernement dirigé par le capitaine Sanogo, il s’était proposé d’aller sur le plateau de 20 h de l’ORTM pour justifier le putsch. Les responsables de la chaine nationale en son temps l’avaient dissuadé dans son entreprise.
C’est cet homme, à travers le parquet, qui est chargé de soutenir aujourd’hui l’accusation contre Sanogo et autres. De deux choses l’une : ou bien il passera pour Judas en personne à la fin du procès ou bien il sera complaisant et donc différera la fin de l’impunité au Mali. Dans les deux cas, il est vraiment mal barré.
Source:L’indicateur De Renouveau