Les élections communales passées et les résultats du premier tour des partielles de Tominian qui donnent 33, 99 % à l’URD, le parti de la poignée de mains est en passe de forger l’alternance
Aujourd’hui, il ne fait plus l’ombre d’aucun doute que le prétendent très sérieux au poste de Président de la République en 2018 est Soumaila Cissé de l’Union pour la République et la Démocratie. Le parti de la poignée de mains confirme à chaque élection une nette progression, et cela à toutes les échéances électorales organisées depuis 2013.
L’URD semble être aujourd’hui le parti qui connait une stabilité parmi les grands partis de l’échiquier politique malien. Elle enregistre toujours de nouvelles adhésions et semble être mieux structurée. Peut-elle consolider ces acquis précieux avant les élections présidentielles de 2018 ? Soumaila Cissé peut-il gagner sans une large coalition des partis politiques de l’opposition et sans le soutien de l’ADEMA ? Voici cinq atouts qui plaident en faveur de Soumaila Cissé pour une probable victoire en 2018.
Premier atout : C’est sans nul doute l’implantation de l’URD à travers le pays. Elle est la deuxième force politique après les élections législatives de 2013. À en juger par les résultats des différentes élections législatives partielles où elle a toujours réussi à se classer première ou deuxième au premier tour. Sans la forte coalition des partis politiques de la majorité présidentielle, elle remporterait tous ces scrutins.
Deuxième atout : le bilan d’IBK en deçà des attentes de la grande majorité, qui a cru aux slogans de campagne du candidat. Son impopularité due à la mauvaise gouvernance tant sur le plan sécuritaire que sur celui de la lutte contre la corruption ou du chômage des jeunes, l’incapacité du pouvoir à améliorer les conditions de vie des maliens rattraperont le régime en 2018.
Troisième atout : La sortie de la majorité du SADI et de l’ADP-Maliba et de certains députés de la majorité qui ont rejoint les rangs de l’Opposition est loin de faciliter la tâche à une réélection du Président de la République pour un second mandat en 2018. Il est fort à parier que d’autres partis pourraient sortir de la Majorité à l’image de YELEMA de Moussa Mara à la veuille des joutes électorales.
Quatrième atout : avec la non candidature de François Hollande pour un deuxième mandat qui annonce la probable arrivée de la droite en France, IBK semble perdre son plus grand soutien à l’étranger. Autant IBK est ami du Président Hollande son camarade de l’International socialiste, autant Soumaila Cissé aussi est très proche de la Droite et de l’international Liberal. Et si chacun devait aider son ami, la Droite ferait comme la Gauche en 2013 en prenant fait et cause pour le candidat de l’URD.
Cinquième atout : Le procès d’Amadou Haya Sanogo sonne aux yeux de tous les partisans de la junte comme une trahison de celui qui aurait aidé IBK à être là où il est. Le malaise social généralisé couplé au procès, conforte le sentiment que le Mali n’est pas un pays pauvre, mais que ce sont ses ressources qui sont mal gérées, mal reparties entre les mains d’une minorité. Le vote sanction pourrait se cristallisé sur le candidat de l’opposition et contre IBK.
In fine, après la victoire de Donald Trump à la surprise générale de bon nombre d’observateurs de la scène politique américaine et celle d’Adama Barrow contre Yaya Jammeh en Gambie ou le renoncement après tant d’années au pouvoir de José Eduardo Dos Santos pour un énième mandat ou même celui de François Hollande, les génies du pouvoir semblent être pour l’alternance. Soumaila Cissé, au regard de ces cinq atouts pourrait battre à la régulière le président sortant s’il était candidat à sa propre succession et si la Cour Constitutionnelle ne jouait pas le troisième tour.
Source: Info-Sept