Des sanctions ciblées contre la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) : une décision de la communauté internationale motivée par les multiples manquements des ex-rebelles de Kidal.
De façon spectaculaire, la CMA a décidé de suspendre sa participation au Comité de suivi de l’accord (CSA). Une démarche qui risque d’être suicidaire pour les groupes armés de Kidal qui continuent de saboter le processus de paix.
A la lecture du communiqué de la Coordination, signé par Alghabass Ag Intallah, le lundi 19 décembre dernier, on comprend aisément qu’elle n’a aucune volonté de d’avancer sur le terrain. Comme prétexte, la CMA avance “des violations répétées du cessez-le-feu et des arrangements sécuritaires par les mouvements armés ‘pro-gouvernementaux’”.
Des accusations qui ne correspondent pas aux actions de la CMA sur le terrain. Selon plusieurs sources, la plupart des attaques des forains et autres usagers dans le septentrion portent bien la marque des éléments de la CMA. Ce qui est d’actualité, c’est bien le processus de DDR où la CMA refuse au jour d’aujourd’hui de mettre à la disposition du Moc ses combattants.
“La CMA tient à préciser qu’elle participera à cette importante et concrète étape de la mise en œuvre des patrouilles mixtes et assure que ses combattants devant participer à ce bataillon sont actuellement regroupés dans deux points (Ber et Kidal) et rejoindront Gao dans les jours à venir. Le retard accusé n’est nullement imputable à une réticence quelconque, il s’explique par des réglages sécuritaires et logistiques qui ont été effectués en collaboration avec la Minusma pour assurer un transfert sécurisé des combattants de leurs points de regroupement vers Gao”, souligne un communiqué de la CMA en date du 16 décembre. Une malice pour justifier sa non-participation au Moc alors que les FAMa et la Plateforme ont déjà commencé ce processus.
Mais, ce que le communiqué de la CMA ne dit pas et qui est établi : c’est qu’en aucun cas les FAMa n’ont attaqué des positions des ex-rebelles depuis la signature du cessez-le-feu.
Isolement
L’attitude belliqueuse des groupes armés de Kidal est loin d’être partagée par tous. A commencer par la médiation. L’Algérie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a fait cas de la situation dans le Nord du Mali. Pour Ramtane Lamamra, “le gouvernement malien devra retrouver ses prérogatives sur tout le territoire (du pays)”. Une décision qui cadre avec l’esprit de l’accord d’Alger signé entre les différentes parties maliennes.
Hier, à l’ouverture des travaux du Comité de suivi de l’accord, ayant constaté la mauvaise foi manifeste de la Coordination des mouvements de l’Azawad, la communauté internationale a néanmoins préféré poursuivre les travaux. Nos sources indiquent qu’elle est dans la logique de prendre des sanctions contre la CMA. Les prémices de ces sanctions ciblées est la participation de la branche dissidente (CMFPR-2, CPA) aux travaux du CSA.
Source: L’indicateur De Renouveau