Au moment où les autorités maliennes tentent toujours de rassurer l’opinion en assurant qu’aucun accord de réadmission n’est conclu avec l’Union Européenne, les maliens assistent à l’arrivée des migrants en situation irrégulière en Europe. Presque chaque vol d’air France à destination de Bamako arrive avec de nouveaux expulsés.
« Nous n’avons pas signé d’accord, mais nous devons respecter la loi française. S’il est menotté pour être rapatrié de force c’est qu’il a fait quelque chose », affirme le Ministre des maliens de l’extérieur Abdramane Sylla face à un jeune malien menotté sur le chemin de retour au Mali dans un vol d’Air France qui quitte Paris pour Bamako.
Cette réponse du Ministre n’a pas pu convaincre ses compatriotes maliens présents dans ce vol. Ils voulaient que le Ministre assume ses responsabilités en demandant que le jeune ne soit pas menotté car, pour eux, il n’est ni un assassin, ni un bandit. Ces maliens ont exigé et obtenu que leur compatriote soit démenotté pour que l’avion puisse décoller, avec deux heures de retard.
Le samedi 24 décembre 2016, ce jeune a été le premier malien expulsé depuis la signature controversée d’un accord entre l’Union Européenne et le Mali à avoir foulé le sol malien. Depuis ce jour on voit quotidiennement des vidéos sur les réseaux sociaux montrant des maliens dans les vols d’air France à destination de Bamako.
Comme si cela ne suffisait pas, les autorités Maltaises ont affirmé que les agents d’identification du gouvernement malien ont identifié 9 maliens en situation irrégulière en vue de leur expulsion vers le Mali. Ces neufs maliens sont actuellement en prison en attendant leur expulsion.
L’union européenne affirme que du mois d’octobre au mois de décembre, les agents d’identification du gouvernement malien ont sillonné 5 pays d’Europe à la recherche des maliens en situation irrégulière afin qu’ils puissent être expulsés vers le Mali.
Plus de 200 maliens sont détenus dans des camps en Italie dans les conditions déplorables en attente d’être expulsés vers le Mali, alertent les défenseurs des droits de l’homme. L’expulsion de ces migrants peut intervenir à tout moment et ceux ci viendront s’ajouter aux 216 maliens expulsés d’Algérie.
Salif Diarrah pour maliactu.net