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REFORMES POUR L’AMÉLIORATION DES RECETTES PUBLIQUES: LE PATRONAT SOUTIENT ET PROPOSE

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À l’hôtel de finances, l’heure des grandes réformes économiques et financières a sonné. Le ministre des finances, Boubou Cissé, qui ne fait plus mystère de sa volonté de booster les ressources publiques, par de vigoureuses mesures économiques, a désormais un allié de taille : le président du patronat, Mamadou Sinsin Coulibaly, conscient que la révolution économique tant attendue dans le pays passe par là.

S’entend bien que le ministre de finances, Boubou Cissé, veut bien réussir son pari, celui d’amorcer la révolution économique du Mali, en procédant par de vigoureuses réformes ; le secteur privé, à travers le Conseil national du patronat, y est favorable. Le président du patronat malien, Mamdou Sinsin Coulibaly, partisan déclaré de la compétitivité des entreprises, réagissant récemment, parmi un parterre d’agents économiques, n’a pas manqué d’apporter sa touche personnelle, aussi incisive que conquérante, à ce qui pourrait être une révolution économique, par laquelle il croit que le pays peut substantiellement accroitre ses ressources financières.
En tout cas, pour le patron des patrons du Mali, une telle révolution économique sonne bien le déclic que le monde de l’entreprise attend de tous ses vœux et ne saurait, pour un quelconque esprit chauvin que ce soit, faire de la figuration face à une conjoncture économique, dont on sait qu’une fois rondement menée, ce qui en débouche, c’est l’amélioration conséquente des ressources publiques. De ce fait, le point de mire du patronat, pour asseoir une meilleure gouvernance financière, dans le pays, est naturellement la réforme sur l’offre publique. C’est bien sur ce terrain sensible et complexe, où la politique des achats publics est définie par l’État, que le président du Conseil national du patronat (CNPM), M. Coulibaly, appelle le maître de l’hôtel des finances à s’investir sans relâche, s’il veut donner corps et âme aux nombreuses réformes économiques envisagées.
Cap sur l’offre publique. Eh bien ! Pour réussir à réformer résolument ce secteur, pour le patronat, il faut mettre en place une structure pérenne (peu importe l’appellation qu’elle prendra), dont le rôle stratégique est de mutualiser et de massifier les divers achats de l’administration publique, tout en luttant efficacement contre la mauvaise gouvernance, la concurrence déloyale et la corruption ; de véritables gangrènes qui plombent par ailleurs la compétitivité des entreprises dans notre pays. Pour ce faire, dit-on, la nouvelle cheville ouvrière (par laquelle entité les achats publics sont conduits), doit être dotée d’un statut administratif original, lui permettant de bénéficier d’un réel encrage institutionnel. En somme, la nouvelle entité, dans le but d’échapper à la mainmise des structures ministérielles et autres démembrements décentralisés, en vue de les imposer la massification de l’offre publique, doit avoir une pleine capacité juridique.
Une fois dopée de sa forte capacité juridique, le président du patronat estime alors que la nouvelle structure sera à même d’initier une étude de modernisation de l’offre publique, tout en mettant en exergue l’aspect dématérialisation de la procédure de l’offre publique. C’est cette même nouvelle structure qui se chargera de la nouvelle méthode de redéfinition des besoins de l’administration publique. D’où, sa vocation de vulgariser et de rationaliser la commande publique. Pour y parvenir plus efficacement, il importe à la nouvelle structure de pouvoir mieux gérer les contrats actuels avant leur expiration ainsi que les commandes fournisseurs qui arrivent à échéance. Dans l’optique des réformes qu’il instruit pour la gestion efficiente de l’offre publique, le président Mamadou Sinsin Coulibaly est convaincu qu’on y parviendra à rien de concret si on n’envisage pas la création d’une direction des achats dans chacun des ministères et démembrements décentralisés qui auront tous, prévient-il, l’obligation d’y faire remonter leurs besoins, y compris ceux liés au fonctionnement, pour d’évidentes raisons de massification de l’offre publique.
Ce n’est pas tout : pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, dans le but d’atténuer les procédures de passation, la nouvelle structure, chargée de piloter les achats publics, doit produire un fichier national central de fournisseurs de l’État. Une telle fluidité vise à faciliter l’accès de l’offre publique à tous les acteurs intéressés : PME, PME… Il s’agit là d’une incitation de l’informel vers le formel. Selon les propositions du président du patronat, la nouvelle entité, ainsi forte de sa légitimité qui lui permettant de traiter toutes les questions y afférentes, est désormais apte à opérationnaliser les marchés mutualisés, lesquels seront pris en charge par la centrale d’achat public. Un organe à l’interne crée par la nouvelle structure. Et cela, dans un esprit de démocratiser le fonctionnement de ladite structure. Mamadou Sinsin Coulibaly veut donner une âme à la nouvelle organisation, en prévoyant que sa gestion et son fonctionnement soient de type privé avec différents compartiments ou cellules ; le tout supervisé par un système d’information de l’achat, par lequel tout acteur intéressé peut consulter le processus lié à l’achat public. Au-delà des responsables en charge des achats de l’État, il y a forcément, au nombre des acteurs de l’organisation, des représentants du secteur privé et des élus, histoire, dit-on, de garantir la sincérité et la régularité des opérations.
De cette réforme sur l’offre publique, le président du patronat estime qu’en dehors de la performance économique, l’État pourra gagner plusieurs dizaines de milliards de francs CFA et prétendre, à partir de cette plus-value, amorcer de nouveaux chantiers pour l’amélioration des ressources publiques.

 

Source: Info-Matin

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