Une Commission électorale mis en place pour préparer l’Assemblée élective en octobre 2017
C’est dans un climat apaisé et cordial que la Fédération malienne de football a tenu, le mardi dernier au Gouvernorat du district de Bamako, sa 45ème Assemblée générale ordinaire, en moins de 2 heures d’horloge. Ce qui veut dire que la Femafoot gagne désormais en maturité et en efficacité la tenue d’une telle rencontre, à l’image de la Fifa ou de la Caf. “Notre devoir de responsable nous interpelle à poursuivre l’assainissement et la modernisation du football, un des secteurs les plus vitaux de mobilisation et de développement d’une nation. Le monde du football est un monde de solidarité, de fraternité et d’union. Il ne saurait être celui de la division et de la haine. Car le football est fédérateur d’énergies pour l’épanouissement de la jeunesse d’une nation” a déclaré le président de la Femafoot à la clôture.
Selon les statuts, la Fédération malienne de football a l’obligation de tenir chaque année une Assemblée générale ordinaire afin de faire le bilan de la saison écoulée et de se projeter sur l’avenir. C’est dans ce cadre que les travaux de la 45ème Assemblée générale ordinaire de la Fédération malienne de football se sont déroulés le mardi dernier, dans la salle de conférence du Gouvernorat du district de Bamako. En plus de la directrice régionale des Sports, Mme Kindé Mariam Tangara, on notait les représentants du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) à savoir le directeur exécutif Oumarou Tamboura, et Souleymane Diarra. Sans oublier le représentant de la mairie de la Commune IV.
Les frondeurs n’ont pas répondu à l’appel, malgré la main tendue de la Fédération
S’agissant des délégués, il faut noter que le quorum était atteint. Ils étaient 39 délégués représentant des ligues régionales (Bamako, Ségou, Sikasso, Mopti et Kayes) des clubs de Ligue 1, des champions de deuxième division, des groupements sportifs (Association des médecins, association des entraîneurs)… Malheureusement encore, les frondeurs ont préféré la politique de la chaise vide comme lors de l’Assemblée générale extraordinaire du 29 novembre dernier, à Sikasso.
C’est devant tout ce beau monde que le président de la Fédération malienne de football, Boubacar Baba Diarra, a pris la parole. Tout en souhaitant la bienvenue, il a rappelé que la tenue de cette Assemblée générale ordinaire est conforme aux textes qui régissent la Femafoot. Il s’agissait, pour les délégués, d’examiner les différents rapports du Comité exécutif, notamment le rapport financier et le rapport d’activités du secrétaire général. “Je ne doute pas, connaissant votre esprit critique et votre sagacité, que ces documents feront l’objet d’un examen rigoureux et sans complaisance afin de conférer à nos travaux la qualité requise pour assurer toute la transparence qui sied à notre gestion du football. A l’analyse de ce qui a été fait au cours de l’exercice 2015 – 2016 et dont les documents sont en votre possession, je voudrais exposer certains points importants des activités menées par le Comité Exécutif.
Un sentiment de fierté m’anime, malgré les nombreuses difficultés qui ont émaillé notre route, fier des bons résultats obtenus la saison écoulée” a déclaré Boubacar Baba Diarra à l’ouverture des travaux. Avant de préciser: “Ces succès doivent nous convaincre que nous étions, que nous sommes sur la bonne voie et que le pénible vécu soit un tremplin pour nous propulser en avant à la quête d’une consécration continentale”.
Sur le plan du développement sportif, le Président Boubacar Baba Diarra s’est dit très heureux des différentes compétitions organisées avec l’appui de la Fifa. Il s’agit du championnat national cadet et du championnat national minime en cours. Sans oublier les autres compétitions organisées par la Femafoot, à savoir le championnat national Ligue 1, la Coupe du Mali, le tournoi de montée en première division. La saison écoulée a été aussi marquée par la formation des entraîneurs, des arbitres de haut niveau et de niveau intermédiaire.
Sur le plan financier, malgré un effort de compression et de rationalisation des dépenses, précise Boubacar Baba Diarra, les charges de fonctionnement ont été augmentées de façon exponentielle. Cette augmentation, dira-t-il, est due essentiellement à l’accroissement des activités liées, à savoir l’organisation de deux championnats nationaux de football féminin et cadet, l’augmentation du nombre des équipes participant au championnat national Ligue 1 qui est passé de 16 à 20 clubs, avec un surcoût d’environ de 210 millions Fcfa supportés par la Femafoot à défaut de la contribution attendue de l’Etat. Ce n’est pas tout. Le préfinancement des dépenses effectuées au profit de certaines équipes nationales à la demande du département des Sports et dont le remboursement est toujours attendu. “Cette situation obère sérieusement les finances de la Fédération Malienne de Football et hypothèques son indispensable équilibre financier” précisera Boubacar Baba Diarra.
La Femafoot attaquée une fois de plus devant le TAS par les frondeurs
L’organisation d’une Assemblée générale extraordinaire dans le cadre de l’exécution de la sentence du Tribunal Arbitral du Sport (TAS), l’augmentation des frais de justice et les coûts additionnels générés par la participation des représentants de la Femafoot aux séances du Tribunal de Lausanne et les frais liés à la défense. “Ces frais seront malheureusement enregistrés au courant de l’exercice qui commence, la Fédération ayant été une fois de plus citée devant le TAS et devant le tribunal de Première instance de Paris pour répondre des faits relevant de la gestion du Comité exécutif précédent de feu Hammadoun Kola Cissé” dira le président de la Femafoot.
Dans le domaine du développement infrastructurel, Boubacar Baba Diarra a fait l’état de gazonnage de différents terrains sur financement de la Fifa. Il s’agit du terrain municipal de Tombouctou désormais prêt à recevoir les compétitions, le chantier du stade municipal de Gao est en cours d’installation. Sans oublier l’électrification du Stade Diarra H de Koulikoro, les travaux de construction des vestiaires et de la clôture du Stade de Kolondièba pour le compte de la Ligue de Sikasso. La Fédération a également fait un appui financier en vue du financement des travaux de rénovation du Stade de Yélimané.
Une commission mise en place pour la relecture des textes
En matière institutionnelle, il faut reconnaitre que la Femafoot a effectué un grand pas. En vue d’adapter les textes de la Fédération à l’évolution constante de l’environnement et de la discipline, une Commission de relecture des statuts a été mise en place. Pour ce faire, un Cabinet a été commis pour l’élaboration des textes relatifs au professionnalisme. Aux dires du président de la Femafoot, les projets de textes, issus des travaux de la Commission et du Cabinet d’experts ont été soumis aux délégués pour leur adoption. Dans le dessin de l’amélioration constante du processus gestionnel, un audit de structure a été commandité et est en cours par le Cabinet Ficogec-sarl.
“En dépit de ces résultats forts reluisants, des difficultés sont apparues qui risquent d’altérer à l’avenir les bons résultats si des solutions n’en étaient pas rapidement trouvées. Responsables que nous sommes, nous avons une obligation de vérité et de sincérité les uns envers les autres. Au regard de ce devoir de vérité, certaines pratiques, qui nuisent à la bonne marche du football, méritent d’être portées à la connaissance de l’Assemblée générale pour qu’ensemble des solutions y soient envisagées. Parmi ces pratiques toutes nouvelles, il y a la tendance à la fermeture des stades de compétitions en pleine saison sportive pour des raisons très souvent extra-sportives ou sans aucune motivation, le refus par la tutelle d’assumer certaines charges pourtant lui incombant du fait de sa fonction instrumentale d’origine, situation se traduisant par la remise en cause de certains acquis du football malien depuis l’indépendance du pays et qui en constituaient sa force. Ces pratiques sont préjudiciables sur un plan purement sportif. Elles ont surtout comme conséquences de créer un déficit de préparation, affectant donc les résultats, d’obliger le dirigeant sportif à toujours négocier pour accéder à un dû” a déclaré le patron de l’instance dirigeante du football malien.
A l’issue de cette Assemblée générale ordinaire, les délégués, à travers une motion lue par leur porte-parole, Banou Makadji (président de la Ligue régionale de Koulikoro), ont réaffirmé une fois de plus leur soutien au Comité exécutif dirigé par l’Inspecteur général de Police, Boubacar Baba Diarra.
A travers une résolution lue par Lamine Dembélé de la Ligue de Ségou, les délégués recommandent l’ouverture sans délai de tous les stades de compétitions et la prise en charge des quatre clubs engagés en compétitions africaines de la Caf. Il s’agit du Stade malien de Bamako, de l’As Réal, des Onze Créateurs de Niaréla et du Djoliba Ac.
Autre décision importante, c’est l’élaboration d’un code électoral et la mise en place de la Commission électorale en vue de préparer la prochaine Assemblée générale élective de la Femafoot prévue en octobre 2017. Composée de 5 membres, cette commission est présidée par Banou Makadji, président de la Ligue de football de Koulikoro. Ce dernier a une expérience en la matière pour avoir présidé cette commission lors de l’Assemblée de Mopti en octobre 2013.
En tout cas, les représentants du département des Sports et du Comité national olympique et sportif du Mali ont tous apprécié la bonne tenue de cette Assemblée générale. Ils ont félicité la Femafoot pour la parfaite organisation dans un climat apaisé et dans une bonne ambiance. “Ce que j’ai vu me rassure désormais. Je rendrai compte de vos résolutions au département des Sports” dira Mme Kindé Mariam Tangara, directrice régionale de l’Education physique et des Sports.
Source: Aujourd’hui-Mali