Robert Marchand a établi le record de l’heure cycliste pour les 105 ans et plus. Il a réussi à améliorer sa capacité respiratoire par rapport à sa tentative en 2014.
Véronique Billat, expert en physiologie et qui l’accompagne, revient sur ce phénomène exceptionnel.
Véronique Billat est professeure d’université spécialisée dans la physiologie de la performance. Elle suit Robert Marchand depuis ses 100 ans, analyse ses résultats pour lui indiquer ce qu’il est en capacité de faire et quelle est sa marge de progression. Ce jeudi, ce dernier a réussi l’exploit de parcourir 22,547 km en une heure, sur le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, établissant le record du monde dans la catégorie des 105 ans et plus créée pour lui.
L’amélioration du record de 2012 (24,1 km) en 2014 (26,927 km) avait démontré qu’il était possible d’améliorer ses performances malgré l’âge qui avance avec des exercices individualisés. Il est possible d’améliorer son volume maximal d’oxygène VO2max grâce aux derniers résultats de Robert mesurés à 40 ml/mn/kg, en progression par rapport à 2014. C’est une nouvelle incroyable car ces mesures sont similaires à celles d’une personne sédentaire âgée de 50 ans.
Ces résultats sont très encourageants pour les personnes âgées…
Ils montrent en tout cas que l’exercice est un facteur de jouvence. C’est un beau message pour l’humanité: tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir car la courbe tendancielle de baisse de VO2max liée à l’âge qui semble inexorable à partir de 30 ans peut être réversible. On le savait déjà pour des personnes de 50 ans mais pas pour des sujets de 105 ans. Ces données sont exceptionnelles, surtout avec des valeurs de quelqu’un qui a la moitié de son âge.
A la question « Jusqu’où peut-il aller dans ses tentatives selon vous? »
Véronique a répondu: « Je me méfie des gens qui fixent des plafonds. Pendant longtemps on a entendu que celui des 9 »5 sur 100 m serait très difficile à atteindre pour l’homme et Usain Bolt a montré le contraire en 9‘’58. Dans le domaine de l’énergie humaine et de l’entraînement personnalisé, nous n’en sommes qu’aux balbutiements de la recherche. »
«La seule différence qu’il a sur un individu normal outre sa bonne humeur et son optimisme, c’est son coeur dimensionné comme celui d’un homme d’1,75 m alors qu’il ne mesure qu’1,50 m»
Source: Afrikmag