La Coordination malienne des organisations démocratiques (COMODE) se souvient comme si c’était hier la marche unitaire du 30 décembre 1990 contre le régime dictatorial d u Général Moussa Traoré qui a conduit à la chute de son pouvoir le 26 mars 1991 par un coup d’Etat militaire.
Le 30 décembre 1990 et 30 décembre 2016 marque le 26e anniversaire des mouvements démocratiques qui ont eu raison sur le régime dictatorial du GMT (ndlr : Général Moussa Traoré). Pour commémorer cette date, les acteurs du processus démocratique malien en vigueur ont organisé une conférence de presse, le vendredi 30 décembre dernier, à la maison de la Pyramide du Souvenir du Mali. Les principaux conférenciers étaient le Président de la COMODE, Pr Ali Nouhoum Diallo, qui était entouré de Isaak Traoré, Vice-président ; de Mohamed Touré, Secrétaire Général, en présence des membres du Bureau et de plusieurs invités de marque.
Pour rappel, le 30 décembre 1990, une marche unitaire, organisée sous l’impulsion des principales associations politiques de l’époque le CNID (Comité national d’Initiative Démocratique) et l’ADEMA (Alliance pour la Démocratie au Mali) avec la participation d’autres mouvements de jeunes principalement l’AEEM, ont manifesté leur ras-le-bol contre le régime dictatorial d’alors. Il s’agissait, pour ces forces vives de l’époque résolument engagées dans la conquête d’un idéal démocratique, de lutter contre la barbarie, l’arbitraire, la violence politique et le pouvoir autocratique de Moussa Traoré.
Changement d’un système politique
Pour le Secrétaire Général, Mohamed Touré, la lutte que les mouvements démocratiques ont mené en ces temps a été le couronnement d’initiatives et d’actions pour le changement d’un système politique qui ne répondait plus aux aspirations profondes du Peuple malien : la lutte pour les libertés individuelles et collectives, le multipartisme, la gestion transparente des affaires publiques, l’amélioration des conditions d’études, l’emploi des jeunes et l’amélioration des conditions de vie des populations.
Née le 10 janvier 2010, la COMODE, composée de 18 associations et organisations, a pour but initial de contribuer activement au renforcement de la démocratie en jouant le rôle de sentinelle et de force de propositions pour la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit à l’échelle nationale.
Le gardien de la démocratie
Pour les Démocrates organisateurs de cette conférence, il y a eu des acquis dans le processus démocratique qu’il faut préserver et la COMODE jouera tout son rôle de gardien de cette démocratie en dénonçant ce qui ne va pas dans le cadre de la légalité.
Suite à une question formulée par un journaliste à l’adresse des conférenciers, tout porte à croire que la situation actuelle et la gestion des affaires publiques par le Président IBK n’ont pas pu satisfaire encore toutes les attentes légitimes des Maliens. Aux conférenciers de laisser entendre que, de tout compte fait, le Président IBK a droit à un deuxième mandat ; car, la Constitution du Mali lui en permet. Pour eux, le cas du Président IBK n’est pas comparable à celui d’ATT qui voulait un troisième mandat mais qui a été dénoncé par la COMODE en son temps.
Conférence d’entente nationale élargie
Selon son Secrétaire Général, la COMODE joue son rôle de sentinelle de la démocratie ; car, à chaque fois que l’unité nationale du pays est mise en cause, elle descend dans la rue pour exiger aux autorités des solutions à adapter pour la préservation de l’intérêt national.
S’agissant de la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation nationale en cours, Mohamed Touré dira qu’elle reste timide alors que sa période intérimaire tire vers sa fin. Pour la sortie de la crise actuelle, il a estimé que la tenue de la conférence d’entente nationale élargie est gage de solution permettant de débattre de tous les problèmes auxquels sont confrontés les populations.
Les organisateurs de cette conférence de presse n’ont pas manqué d’interpeller le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, un des acteurs historiques de la démocratie malienne, en lui demandant d’œuvrer davantage à la matérialisation de la lutte efficace contre la corruption et à la maitrise effective des aspects criards du phénomène de mauvaise gouvernance.
Amara BATHILY
Source: L’observatoire