Veille de CAN, grande messe du football africain. Libreville, capitale du Gabon accueille les unes après les autres, les équipes participantes à la 31ème édition de la coupe d’Afrique des nations
de football. Libreville accueille aussi, les observateurs, les journalistes, les supporters, les passionnés du jeu.
Que de peurs, que d’angoisses, que de supputations ! La crise post électorale du mois d’août 2016 au Gabon a laissé planer des menaces sur la capacité du Gabon, ce pays d’Afrique centrale (1,5 million d’habitants), frontalier du Cameroun, au Nord, du Congo, au Sud et de la Guinée Équatoriale au Nord-Ouest. Le pays est en effet, sorti profondément divisé de la présidentielle 2016.
L’opposition conduite par M. Jean Ping continue d’ailleurs de contester la victoire du président Ali Bongo Ondimba. Des partisans de l’opposition menacent toujours de perturber le déroulement de la CAN. Ajouté à cela, les difficultés éprouvées par le pays organisateur pour l’achèvement des travaux des stades de compétition, le monde du football semble perdre son sommeil , exceptés la CAF, le Cocan, le président Ali Bongo et son gouvernement.
La ministre des Sports, Angèle Assélé s’est d’ailleurs montrée très offensive pour couper court à toutes les rumeurs qui faisaient état d’une possible délocalisation de la CAN. A l’occasion des vœux du nouvel an, elle a été très persuasive : « LA CAN AURA BEL ET BIEN LIEU AU GABON ET LA FÊTE SERA BELLE ! »
Le football, plus fort
La passion du football est très forte. Elle réussira sûrement à taire les pulsions politiques. Le football prend le dessus sur la politique. Malgré les difficultés, malgré les rumeurs, les stades de
compétition ont été bien achevés aux normes de la CAF. La confédération africaine de football est d’ailleurs en place à Libreville. Et pour faire tomber les dernières incertitudes, le comité exécutif de la CAF a procédé au tirage au sort des éliminatoires de la 32ème coupe d’Afrique des nations prévue au Cameroun en 2019, dans la capitale gabonaise 48 heures avant le coup d’envoi de l’édition 2017.
Le Burkina Faso est la première équipe arrivée en terre gabonaise. La Côte d’Ivoire y est arrivée ce vendredi en provenance d’Abu Dhabi où elle a préparé sa campagne. Les Eléphants de Côte d’Ivoire,
tenants du titre, ont atterri après un plein de confiance dans les Emirats arabes unis. Deux matches de préparation, deux victoires, l’une face à la Suède (2-1), l’autre face à l’Ouganda (3-0).
Les champions d’Afrique en titre ne viennent pas en conquérants, aux dires du président de la fédération ivoirienne de football, Augustin Sidy Diallo. « NOTRE OBJECTIF, PASSER LE PREMIER TOUR D’ABORD… ».
Les Ivoiriens gèrent en fait la pression. Ils savent qu’ils sont attendus. Ils savent que la bataille de Oyem, à la frontière camerounaise, entre fauves, ne sera pas une partie de plaisir. Même
s’ils partent avec les faveurs des pronostics, face aux Eperviers du Togo, aux Léopards de la RDC et aux Lions de l’Atlas du Maroc, les Eléphants la jouent concentrée.
En attendant, la grande messe s’ouvre ce samedi 14 janvier 17. Cérémonie d’ouverture prévue pour exposer la culture gabonaise. C’est sûr. Mais aussi le métissage culturel. Avec le rappeur Booba
en vedette. Il est d’ailleurs arrivé le jeudi 12 janvier à Libreville.
Le match d’ouverture opposera Le Gabon à la Guinée Bissau. « NOUS SOMMES VENUS HONORER LE PAYS. NOUS RESPECTONS LES GRANDES ÉQUIPES DE NOTRE POULE. NOTRE FORCE, NOTRE COHÉSION. », a déclaré en conférence de presse, ce vendredi 13 janvier 2017, l’entraîneur de
la sélection de Guinée Bissau ; le Portugais Paulo Torrès. Tiens, un observateur averti a qualifié l’équipe Bissau Guinéenne de Portugal-Bis sans Eder, le champion d’Europe 2016. La plupart des
joueurs de cette sélection évoluent en effet au Portugal ou y ont été formés.
L’adversaire de la Guinée Bissau, Le pays organisateur. L’on aurait parié sur les Panthères si la préparation n’avait pas été perturbée. Choix de l’entraîneur, dissensions entre l’entraîneur
et les responsables de la fédération, boycott d’une conférence de presse par l’entraîneur… Tout cela, quelques semaines seulement avant le coup d’envoi.
José Antonio Camacho a été recruté seulement le 2 décembre 2016 pour remplacer Jorge Costa démissionnaire. L’ancien technicien qui était en Chine, a eu maille à partir avec la fédération gabonaise de football. Au point de boycotter trois semaines avant le début de la compétition, une conférence de presse organisée par ses employeurs. Trop de tension autour de l’équipe.
Pierre Aubameyang sera la star de l’équipe. Mais l’attente des sportifs gabonais pourrait trop lourde à porter sur ses frêles épaules. La Guinée jouera libérée. Tout le contraire de son adversaire : en plus des problèmes extra-sportifs, l’ambiance dans les tribunes pourrait être préoccupante pour l’équipe sur l’aire de jeu. Si le public ne chante pas du même ton…
Gabon, Burkina Faso, Cameroun et Guinée Bissau dans la Poule ont la lourde mission de lancer la compétition. Et la fête peut commencer…
Source: Afrikmag