Les cadres de l’Union des patriotes du Mali (UPM) ont tenu, le samedi 14 janvier, une rencontre de haut niveau sur les réformes institutionnelles au Mali. Ladite rencontre était présidée par le président du parti, Baïla Niang, en présence de plusieurs de ses militants.
Selon le président de l’UPM, notre pays est une fois de plus à la croisée des chemins, « encore une fois sa trajectoire l’a placé dans une jonction ou un moment critique qui le met devant son destin, le carrefour des choix », a-t-il rappelé.
De sa lecture de l’histoire contemporaine du Mali, il ressort que la première jonction critique est survenue en 1960, année de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale. Et de poursuivre que de toutes les alternatives qui se sont présentées aux pères de l’indépendance, le choix a été porté sur la continuation de l’administration coloniale jacobine assaisonnée de nationalisme, « les pères de l’indépendance ignoraient qu’ils dépendaient du sentier emprunté depuis la fin du 19èmesiècle. Le système alors mis en place a résisté aux tentatives de changement », a-t-il déploré.
A ses dires, les deux effondrements de l’Etat malien, notamment en 1968 et en 1991, ont constitué des jonctions critiques qui se sont refermées par la continuation du même système d’Etat jacobin auréolé de la légitimité internationale.
Il ajoutera que depuis 2012, notre pays, le Mali, revisite le même carrefour des alternatives dans la confusion totale créée par la dissonance entre les discours politiques et la pratique institutionnelle, « cette confusion est entretenue entre autres par la contradiction entre le formel qui n’est jamais arrivé à défaire l’informel, par le désarroi d’une population plongée dans la misère et jetée en pâture aux alchimistes face à une administration prédatrice », a-t-il laissé entendre.
De son analyse, pour trouver une solution à la crise existentielle que le Mali traverse, les Maliens doivent s’approprier l’accord pour la paix et la réconciliation et être en symbiose avec les populations dans sa mise en œuvre, « ce n’est que par ce chemin que nous pourrons refonder notre Etat en engageant une vraie politique de régionalisation. C’est-à-dire, une redistribution des compétences entre le centre et la périphérie », a-t-il martelé.
A le croire, à travers cette politique, il ne s’agit pas de la décentralisation renforcée, mais d’une régionalisation qui donnera aux régions les compétences réelles, « si cela passe par la mise en œuvre de l’accord, eh bien ! Appliquons-le. D’aucuns diront que cet accord viole la Constitution de notre pays. A ceux-là nous demandons, que vaut une Constitution si elle n’est adossée à aucune légitimité interne, et quand elle n’a pas une arme pour sa défense », a-t-il proposé.
Par ailleurs, le président de l’UPM dira que le quota pour les femmes, décidé par le gouvernement viole la Constitution de la manière la plus flagrante, « en plus, l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali est un document politique, en tant que tel, quand la politique entre, le droit prend la fenêtre », a-t-il poursuivi.
Selon lui, cette éventualité fait peur à cause des risques pour l’unité nationale, « comprenons tout simplement que cette unité est déjà mise à mal à plusieurs égards. De toutes les façons, ne pas s’inscrire dans une véritable politique de régionalisation, entrainerait un plus grand risque. Les mêmes causes produisent les mêmes effets », a-t-il conclu.
Source: Le Pays