C’est une médiation de la dernière chance que le Maroc tente auprès de Yahya Jammeh, après l’échec de l’initiative du Nigeria et de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour convaincre Yahya Jammeh de céder le pouvoir. Le ministre délégué aux Affaires étrangères Nasser Bourita est en Gambie depuis plusieurs jours. Le Maroc accepte de recevoir Jammeh en exil, au cas où il accepterait les résultats des élections.
Le Maroc tente à son tour d’offrir une porte de sortie. Pour se faire, Rabat compte d’abord sur les excellentes relations diplomatiques qu’elle entretient historiquement avec la Gambie, ce qui donne à cette médiation une petite chance d’aboutir.
Jammeh a soutenu le Maroc en signant le document demandant à l’Union africaine d’annuler l’adhésion du Sahara occidental. Et le roi Mohammed VI avait déjà visité ce petit pays de 2 millions d’habitants en 2006. Ces bonnes relations sont anciennes et remontent même au temps de Hassan II, quand le Sénégal est intervenu militairement en Guinée en 1981 pour remettre au pouvoir l’ex-président Doudou Jawra, le Maroc était venu en aide au Sénégal.
Une course contre la montre s’est engagée pour les envoyés du roi Mohammed VI à Banjul. Leurs efforts doivent aboutir avant le 19 janvier.
Il s’agit de Nasser Bourita, ministre marocain délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération. Selon certains médias, il serait également accompagné du chef des services secrets marocain. Ces responsables useront de toutes les possibilités pour persuader celui qui dirige la Gambie depuis 1994 de quitter le pouvoir.
Officiellement, le Maroc reste discret et ne veut rien annoncer sur cette médiation qui offre une opportunité pour la diplomatie marocaine, quelques jours avant le sommet de l’Union africaine prévue à Addis-Abeba. Un sommet auquel le roi marocain sera présent pour la première fois depuis 1984.