Le 27ème Sommet Afrique-France a pris fin le 14 janvier dernier au Centre International de Conférences de Bamako. La vie reprend donc son cours normal. Un après-sommet incertain et tumultueux !
Incertain et tumultueux dans la mesure où les spéculations reprendront de plus bel sur la mise en place d’une nouvelle équipe gouvernementale. Et surtout que certains esprits malins lient l’espérance de vie du Gouvernement Modibo Kéïta à la fin de la plus grande rencontre internationale que le Mali ait organisée depuis l’élection du Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta. Les uns et les autres ont beau spéculer, la nomination d’un nouveau gouvernement relève des prérogatives souveraines du Chef de l’Etat qui est le seul à apprécier la nécessité ou non d’insuffler du sang neuf à l’équipe gouvernementale. Mais dans les jours à venir et surtout compte tenu des urgences du moment et des engagements contenus dans son discours à la nation du 31 décembre 2016, le Président Ibrahim Boubacar Kéïta doit clairement faire part de sa position sur la question du remaniement ministériel. Il ne coûte rien au Chef de l’Etat de dire publiquement qu’il renouvelle ou non sa confiance à l’équipe de Modibo Kéïta.
Après le Sommet, c’est donc le temps de la clarification. Des élections communales du 20 novembre 2016 à la polémique née de la signature présumée d’un accord de réadmission avec l’Union Européenne, il y a forcément des leçons à tirer de la part de ceux qui gouvernent les affaires publiques. « J’ai entendu votre message, je comprends vos attentes et j’ai pris la mesure de vos frustrations. Je vous donne l’assurance que j’en tirerai très bientôt toutes les conséquences », avait déclaré le chef de l’Etat dans son discours de nouvel an à l’endroit de ses compatriotes de l’extérieur.
De la composition du nouveau gouvernement va largement dépendre la cohésion de la majorité présidentielle que le nouveau Président du Rassemblement pour le Mali (RPM), Dr Bocary Tréta, tente de réorganiser dans la perspective de l’élection présidentielle de 2018 dont la consigne serait la réélection du Président IBK dès le 1er tour. Si le Président Ibrahim continue de tendre la main à d’autres forces politiques, certains de ses soutiens de la majorité n’hésiteront pas à prendre leur liberté d’action en se démarquant de sa gouvernance.
Au fur et à mesure que l’on s’approche des échéances de 2018, la majorité présidentielle risque de se fissurer au gré des intérêts et des ambitions des uns et des autres. Mais avant, il devrait y avoir en principe les élections régionales, celle des membres du conseil de cercle et le référendum sur la révision constitutionnelle. Pour le moment, aucune date officielle n’est annoncée pour la tenue de ces scrutins. Le risque de chevauchement de ce calendrier avec celui de la présidentielle de 2018 n’est pas à négliger. Sans oublier l’évolution du processus de mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Source: Le Challenger