Au Burkina Faso, le parquet a requis des peines d’emprisonnement ferme allant de 5 à 20 ans contre les 29 militaires civils accusés d’avoir planifié une attaque contre la maison d’arrêt et de correction des armées pour libérer les présumés auteurs du coup d’Etat manqué de septembre 2015. Pour le commissaire du gouvernement, le commandant Alioune Zanré, les faits sont constitués car les soldats ont participé à une réunion au cours de laquelle l’idée d’attaque de la maison d’arrêt et de correction des armées a été débattue et un plan d’attaque d’autres sites militaires a été évoqué. Il a par ailleurs demandé au tribunal de requalifier les faits d’association de malfaiteurs en « complot militaire ».
Le parquet a requis 20 ans de prison ferme contre le principal accusé de cette affaire et deux autres présumés complices pour « complot militaire ». Quant à la détention illégale d’armes à feu et de munitions, des peines allant de 24 mois avec sursis à 10 ans ferme ont été requises. Pour le commissaire du gouvernement, les prévenus détenaient par devers eux des armes à feu, deux pistolets automatiques, deux grenades offensives, une kalachnikov AK47 et des centaines munitions. Des preuves rejetées par les prévenus.
Les avocats qui ont pu plaider ont demandé l’acquittement pur et simple de leurs clients pour infractions non constituées. Ils contestent surtout la pièce maîtresse de l’accusation, un enregistrement audio qu’ils n’ont « jamais » vu et qui n’a pas été présenté devant le tribunal. Les avocats soutiennent toujours que leurs clients sont victimes d’un complot ourdi par l’ex-Premier ministre de la transition après le refus du caporal Madi Ouedrago d’éliminer physiquement certaines hautes personnalités militaires et politiques. Ils ont d’ailleurs remis au tribunal des photos et vidéos d’une réunion de crise sur l’arrestation des membres du présumé commando chargé d’assassiner Salif Diallo, l’actuel président de l’Assemblée nationale et les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé.
Source: RFI