Lors de la présidentielle 2010, Alassane Ouattara, alors candidat invitait son adversaire Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir pour son incapacité à gérer le pays. Rattrapé par ses propos, Ouattara, dans la tourmente des revendications tous azimuts qui essaiment le pays, doit-il quitter le pouvoir ?
« Quand on est incapable de gérer le pays, on quitte le pouvoir. Quand on a échoué, dans les grandes démocraties, on quitte le pouvoir. Quand on n’a pas pu amener la paix à son pays, on quitte le pouvoir. », répétait Ouattara tel un mantra. Le chef de l’Etat ivoirien est plus que jamais rattrapé par ses propos. Les revendications d’ordre salariales pleuvent, ramant à contre-courant de la mise en place des institutions de la 3èmeRépublique. Mépris ou insouciance ? Il est clair que la 3ème République importe peu dans l’imagerie populaire des Ivoiriens. Car à peine installée qu’elle vit d’ores et déjà ses premières heures chaudes. Militaires (8400 sur 40.000), fonctionnaires (environ 200.000) semblent s’être entendus comme larrons en foire pour exiger de l’Etat de meilleures conditions de vie et de travail à la hauteur de la démagogie communicationnelle, du tableau idyllique d’une gestion économique radieuse. Il reste que le chant des sirènes du pouvoir et des paons de la cour présidentielle a laissé place à la réalité d’une croissance économique non inclusive. Résultat, de grosses braises ardentes couvrent sous la cendre chaude. Le feu du mécontentement général se propage. Si le bons sens veut que le chef de l’Etat, rattrapé par ses propos, s’exécute, il n’empêche qu’il n’en fera rien. La culture de la démission se limite aux grandes démocraties comme il l’a si bien mentionné. De nouvelles promesses par ci, des brèches colmatées par-là, et le tour est joué jusqu’à la prochaine tempête qui secouera à nouveau la pirogue. Toutefois, la météo socio-politique ivoirienne assombrie, cette brusque montée de mercure dans le thermomètre ne présage point d’un meilleur lendemain en ce premier mois de l’année 2017.
Source: IM
