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Sénégal: le président élu gambien Adama Barrow invisible mais audible

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A Dakar depuis samedi soir, le président gambien élu, Adama Barrow, reste invisible mais veut faire entendre sa voix. C’est donc son conseiller spécial, Mai Fatty, qui a convié la presse, ce lundi 16 janvier, dans un hôtel chic de la capitale sénégalaise pour lire une allocution écrite par Adama Barrow. Une façon de rester sur le terrain médiatique alors que le mandat du président sortant Yahya Jammeh est censé se terminer mercredi soir, et de critiquer aussi le régime de celui qui refuse de lâcher le pouvoir.

Adama Barrow n’a aucune fonction officielle. L’Etat qui l’accueille préfère donc qu’il garde le silence. C’est dans une salle ultra sécurisée, sous l’œil professionnel de responsables de la présidence du Sénégal, que son conseiller Mai Ahmad Fatty a donc lu la déclaration du futur président. Sur son investiture, Adama Barrow est très ferme.

« La prestation de serment se fera en Gambie conformément à la section 63 de la Constitution. J’assumerai mes rôles et fonctions de président de la Gambie à partir du jeudi 19 janvier 2017 si Dieu le veut bien ».

Dans ce discours lu par son conseiller, Adama Barrow a ouvertement critiqué Yahya Jammeh en l’accusant notamment d’arrêter, en ce moment, des militaires.

« Je suis au courant de la vague massive d’arrestations illégales qui se poursuit contre des militaires et des officiers, initiée par le président sortant. Je condamne énergiquement cet acte et j’exige la libération de toutes les personnes qui ont été arrêtées au mépris de la loi », a-t-il poursuivi.

Une accusation grave, jamais entendue avant, et un argument fort que pourraient entendre et qui pourrait convaincre certains, au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), d’enclencher la manière forte pour faire partir Yahya Jammeh.


L’option militaire se précise

Difficile de connaître la teneur des échanges lors de la rencontre entre chefs d’état-major de la Cédéao, samedi 14 janvier, à Abuja, au Nigeria. Selon un site de l’armée nigériane, il s’agissait de débattre autour de « l’impasse politique en Gambie ». L’article, supprimé depuis du site, affirmait que les représentants du Libéria, du Sénégal et du Ghana étaient présents.

Ces trois pays pourraient être les principaux contributeurs de la Force, en attente, de la Cédéao. Une force de plusieurs milliers d’hommes serait ainsi prête à intervenir en Gambie, en cas d’échec de la médiation. L’opération serait dirigée par le Sénégal qui fournirait le gros des troupes, le reste venant des pays voisins.

La presse a par ailleurs évoqué un contingent de 800 militaires nigérians à disposition de la Cédéao. L’information a été immédiatement démentie par le porte-parole de l’armée.

Quoi qu’il en soit, la Cédéao est à la recherche d’un mandat pour son opération. Du côté de l’Union africaine, le Conseil de paix et de sécurité a déjà précisé qu’à compter du 19 janvier, Yahya Jammeh ne sera plus reconnu comme président légitime.

Reste donc à connaître la position du Conseil de sécurité des Nations unies qui écoutait, vendredi 13 janvier, le représentant spécial de l’ONU en Afrique de l’Ouest faire son rapport sur la crise gambienne.

 

Source: RFI

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