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Attaque suicide contre la base du MOC à Gao : Acte terroriste ou règlement de comptes?

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La ville de Gao a été secouée, hier mercredi 18 janvier, peu avant 9 Heures, par l’attaque suicide d’une voiture piégée contre la base du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC). Elle a causé la mort d’une cinquantaine de personnes et de nombreux blessés mettant Gao sous la panique totale. L’attaque serait intervenue quelques minutes après le rassemblement habituel des éléments de la patrouille mixte. C’est le premier acte du genre depuis la mise en œuvre du mécanisme qui est une opération mixte forte de 600 éléments, repartis entre les parties signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation à savoir 200 éléments pour les Famas, 200 pour la plateforme et 200 autres éléments pour la CMA.

Dans un communiqué, le gouvernement évoque un bilan provisoire de « 47 morts et plusieurs blessés ». Le Gouvernement a décrété 3 jours de deuil national et déclare que « tout sera mis en œuvre pour l’opérationnalisation des patrouilles mixtes ». Le Président de la République s’est, pour sa part, incliné devant la mémoire des victimes et à fait observer au Conseil des ministres une minute de silence, à en croire le même communiqué. Il a instruit de reformater la célébration de la fête de l’Armée du 20 janvier en la ramenant aux seules prises d’armes. Il a également instruit au Gouvernement d’apporter toute l’assistance nécessaire aux familles des disparus et des blessés (voir ci-dessous l’intégralité du communiqué du Gouvernent).

En outre, le ministre de la Défense, Abdoulaye Idrissa Maiga s’est immédiatement rendu à Gao dès l’annonce de cet attentat.

Le RPM a, pour sa part, « condamné avec la dernière rigueur cet acte odieux et criminel perpétré par des individus barbares et sauvages contre les forces mixtes et unies pour la paix et la réconciliation au Mali et apporte tout son soutien au Gouvernement du Mali à Barkhane et à la MINUSMA pour l’aboutissement du processus issu de la signature de l’accord pour la paix, les 15 mai et 20 juin 2015 à Bamako ».

Le Collectif des Ressortissants du Nord du Mali (COREN) a aussi dénoncé cet acte ignoble et « rend un vibrant hommage à Gao la Martyre, Gao la Résistante. Il encourage le gouvernement dans sa quête inlassable pour l’instauration d’une paix durable ».

Quant au PARENA, il dénonce, ce qu’il appelle «la boucherie de GAO ». Dans ces circonstances particulièrement graves, le Parena  « exhorte le Gouvernement à  plus de vigilance pour prévenir ce type d’attaques, traquer les auteurs de ces crimes et à les traduire devant les tribunaux ».

La  MINUSMA a également condamné avec la plus grande fermeté cette attaque « lâche et ignoble » en  présentant ses condoléances attristées au Gouvernement malien,  aux parties à l’Accord de paix ainsi qu’aux familles des victimes. Elle réaffirme son soutien au processus de paix et espère que les responsables de cette  attaque odieuse seront rapidement identifiés et traduits en justice.

Au moment où nous mettions sous presse, certaines sources locales parlaient de plus de 50 personnes tuées et 115 blessés. Il semble que l’attaque à la voiture piégée à l’intérieur du camp du MOC serait l’œuvre de deux kamikazes, selon certains et cinq selon d’autres. Les uns privilégient la piste terroriste, les autres pensent à un règlement de compte. La seule certitude : les circonstances laissent perplexes, surtout que la CMA était réticente sur son adhésion au MOC, démarré sans elle. Cette attaque kamikaze intervient également au moment où il est prévu, cette semaine même, le démarrage des patrouilles mixtes, regroupant les combattants de la Plate-forme, des éléments de l’armée malienne et de la CMA. Rappelons que cette absence des éléments de la CMA au départ avait soulevé des vives inquiétudes.

Des sources indépendantes, le véhicule en question transportant les deux individus portait le logo du MOC et a pu tromper la vigilance des vigiles. C’est ainsi qu’il est parvenu à entrer dans la Cour de la base militaire du Mécanisme opérationnel de coordination, avant de s’exploser. A Gao, la population, pour sa part, ne cache pas sa colère et dénonce « une complicité interne ».

 

Source: 22 Septembre

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