45 000 personnes ont fui la Gambie depuis début janvier alors qu’un ultimatum a été fixé au président sortant gambien Yahya Jammeh de quitter le pouvoir. L’intervention militaire de la Cédéao a été suspendue pour permettre une ultime médiation.
«Environ 45 000 personnes sont arrivées au Sénégal depuis la Gambie» et «au moins 800 personnes se sont rendues en Guinée-Bissau», a déclaré aux médias à Genève un porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Babar Baloch, qui dit craindre des flux de départ encore plus élevés si la crise persiste.
Le risque de troubles et le début d’une intervention militaire en Gambie ont poussé ces dizaines de milliers de Gambiens, ainsi que de très nombreux touristes et ressortissants étrangers à quitter le pays.
En effet, les troupes de cinq des quinze pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) sont intervenues le 19 janvier en territoire gambien, dans le cadre d’une opération baptisée «Restaurer la démocratie», pour forcer au départ Yahya Jammeh, qui n’entend pas transférer le pouvoir à son rival Adama Barrow.
Le président de la Commission de la Cédéao, Marcel Alain de Souza, a assuré à l’AFP qu’un total de 7 000 hommes, en provenance du Sénégal, du Nigeria, du Ghana, du Togo et du Mali, étaient mobilisés. Mais, pour permettre une «dernière médiation» afin de convaincre Yahya Jammeh de partir en exil, l’opération militaire a néanmoins été suspendue, et la Cédéao a fixé à Yahya Jammeh un ultimatum jusqu’au 20 janvier à midi.
Cette nouvelle médiation serait une initiative commune de la Mauritanie, non membre de la Cédéao, et de la Guinée, membre de la Cédéao.
Adama Barrow, élu au scrutin présidentiel du 1er décembre en Gambie, a également prêté serment le 19 janvier à l’ambassade gambienne à Dakar, ville où il est accueilli depuis le 15 janvier à la demande de la Cédéao.
Source: SD.com