Le troisième et dernier débat avant le premier tour de la primaire à gauche s’est tenu jeudi soir. Le plus animé et le plus électrique de tous. Meetings pleins, sondages en hausse : Benoît Hamon, l’homme qui décolle dans cette campagne, a été la cible première de cette soirée.
Il a étrenné sur le plateau télé son tout nouveau costume : Benoît Hamon est désormais le candidat à affaiblir. Sa proposition phare de revenu universel en ligne de mire, ciblée d’abord par Arnaud Montebourg.
« 300 milliards, le coût du revenu universel. C’est l’équivalent du budget de l’Etat. On sait comment, dans notre famille politique, on résonne. On dit : on va d’abord prendre aux riches et puis, finalement, c’est un coup de bambou fiscal pour les classes moyennes et classes populaires. Donc, je préfère une stratégie ciblée… »
Cela s’entend à peine, mais Benoît Hamon, furieux, répond : « T’as pas le droit, c’est pas sérieux ». La formule « tous contre lui » est nouvelle, mais le « tout sauf Valls » a également continué à faire recette. Vincent Peillon a joué le chef orchestre de ces attaques. Zéro pointé pour l’ex-Premier ministre, pour qui Trump a fait une déclaration de guerre à l’Europe.
« Si on prend les mots au sérieux, n’employons pas le mot guerre, surtout lorsqu’on se prépare à être chef de l’Etat », tacle Vincent Peillon. Valls rétorque : « Vincent Peillon me rappelle parfois un bon vieux professeur, mais à force de ne pas dire les mots… » Mais Peillon reprend : « On respecte tous les professeurs, dire professeur, c’est pas nécessairement disqualifiant… »
Pendant ces passes d’armes, souvent, Montebourg sourit. Montebourg et Peillon, comme une potentielle alliance de second tour qui se dessine.
Source: RFI