Le temps nous en édifiera : dans exactement vingt mois, soit le président Ibrahim Boubacar Kéïta passera le fauteuil présidentiel à un successeur élu ou bien il rempilera pour un second et dernier mandat constitutionnel à la tête du pays. Mais, pour renouveler son bail avec le peuple malien qui l’avait placé là si massivement, IBK devra justifier d’un tout autre bilan que celui jusque-là revendiqué par son gouvernement, son parti, ses alliés, ses proches et collaborateurs. La prochaine campagne présidentielle étant prévue pour juillet 2018, il reste alors au président moins de dix-huit mois pour convaincre en garnissant mieux le plat à présenter aux Maliens à qui il avait fait miroiter de lendemains paradisiaques en juillet et août 2013 quand il briguait leur suffrage.
A l’épreuve du pouvoir, on se rend compte que le président IBK a échoué sur toute la ligne en ne parvenant quasiment à réaliser aucune de ses promesses de campagne. Plus particulièrement sur l’élément fondamental qui avait fondé son élection, à savoir la gestion de la crise du nord. Ibrahim Boubacar Kéïta n’a pas connu meilleur sort en matière de lutte contre la corruption, de création d’emplois, de réalisation d’infrastructures, de bonne gouvernance, de gestion du front social et politique, du bien-être des populations etc…Plus que vingt petits mois pour renverser la situation ! Moins de vingt petits mois pour convaincre ! Rien que vingt petits mois pour oser solliciter le suffrage des Maliens ! Tâche ardue ou mission impossible ?
Après plus de trois ans d’exercice du pouvoir, Ibrahim Boubacar Kéïta semble avoir trahi les Maliens, à défaut de parler d’abus de confiance, en ne parvenant à réaliser aucune de ses promesses de campagne de 213. Des promesses tenues à grands coups de harangue des foules et avec une assurance qui hypnotiserait le plus grand somnambule. En effet, tout au long de la campagne à l’élection présidentielle de 2013, le candidat du Rpm a promis monts et merveilles à ses concitoyens et à ses compatriotes de la diaspora. Avec son projet de société qui compile des actions irréalistes et irréalisables, l’homme avait su prendre à défaut la vigilance des Maliens qui l’ont plébiscité avec plus de 77% au second tour après avoir créé la fièvre IBK au premier.
Au projet présidentiel « Le Mali d’abord » et à son slogan «Pour l’honneur du Mali-Pour le bonheur des Maliens », IBK avait su savamment profiter du contexte de crise qui frappait les Maliens pour leur promettre le paradis sur terre.
Entre ramener la paix et la sécurité dans le nord du pays (fraîchement libéré de l’occupation djihadiste), engager une lutte implacable contre la corruption (qui gangrenait l’administration) et créer 200 000 emplois pour les jeunes diplômés terrassés par un chômage endémique, construire des infrastructures routières et garnir le panier de la ménagère, IBK y allait de tous les subterfuges pour séduire l’électorat, partagé entre un pays qui venait de retrouver la normalité constitutionnelle et le désir ardent de trouver rapidement un président qui se met à la tâche. Partout où il passait pendant la campagne de juillet 2013, IBK tenait invariablement ce discours : « Pour l’honneur du Mali, je ramènerai la paix et la sécurité. Pour l’honneur du Mali, je veux construire une République exemplaire. Je rétablirai l’autorité de l’Etat. Je lutterai férocement contre la corruption. Je ferai émerger une société nouvelle fondée sur la justice et l’égalité des chances. Je créerai les conditions du vrai décollage économique du Mali ».
Ce discours trompeur a fait ses effets avec l’accession remarquée de son auteur au trône. Mais, très vite, le costume présidentiel s’est avéré trop lourd à porter. Puisqu’après 40 mois d’exercice du pouvoir, la réalité est très loin des promesses déroulées. D’où ces interrogations légitimes des Maliens : Où sont la paix et la sécurité promises. Elles sont loin d’être concrétisées, l’insécurité ayant atteint son paroxysme sous le règne d’IBK.
Où est la République exemplaire miroitée? C’est de la poudre aux yeux.
Où est la lutte contre la corruption tant chantée? A la place: une mauvaise gouvernance inédite. Et l’égalité des chances? Un vain slogan, IBK préférant faire émerger sa famille, son clan et son cercle d’amis.
Où est la lune promise pour améliorer les conditions de vie et le quotidien des Maliens à travers un décollage économique du Mali? Un mirage: aucune réforme de rang à l’exception de la Loi d’orientation et de programmation militaire, aucune infrastructure digne de ce nom.
La déception fut donc grande chez les Maliens qui ont vu dès les premiers actes du président des signes évidents de rupture entre son discours et la réalité.
Le peuple a vite découvert un régime corrompu avec des scandales à gogo, des voyages princiers à l’étranger, une armée affaiblie et moins équipée, une méthode de gouvernance qui met la famille et les affidés au centre de la gestion des affaires publiques, une insécurité grandissante et l’éloignement de tout espoir de paix. Pendant ce temps, le peuple trime. Le citoyen anxieux cherche à joindre, dans la douleur, les deux bouts.
En trois ans et quatre mois, le président de la République n’a posé aucun acte de développement de rang. La faute est à situer dans sa mauvaise gouvernance, corollaire d’une gestion criblée de scandales financiers qui continuent de paralyser le fonctionnement de l’Administration, d’asphyxier l’économie et de ternir l’image du Mali. Mais aussi dans le fait qu’IBK a consacré la moitié de son mandat à courir derrière les rebelles pour arracher un accord qui, à la lecture, consacre la partition du pays.
Au bout du compte, comme le dit un adage traditionnel bamanan : « IBK a rempli sa bouche de coucous sans avoir la salive nécessaire pour l’avaler ».
Détailler cet échec généralisé à mi-parcours d’IBK est aussi facile que de l’écrire et d’attirer l’attention qu’il ne lui reste pas assez de temps pour sauver son mandat : vingt petit mois.
Un pays mouroir
Depuis l’arrivée du président Ibrahim Boubacar Kéïta à la tête du Mali, le pays est devenu un véritable sanctuaire mortuaire où le bourreau peut surgir à tous les coins, à tout moment et sur toute l’étendue du territoire national. L’insécurité n’est plus désormais la seule affaire du septentrion. La situation sécuritaire est devenue préoccupante du nord au sud, d’est en ouest, des zones rurales aux centres urbains, des métropoles régionales à la capitale.
Qu’elle survienne sous la forme d’assassinats ciblés isolés, comme le meurtre mercredi dernier du maire de Boni, Hamadoun Dicko entre la mosquée et son domicile, ou dans le cadre d’actes terroristes de grande envergure, tel le carnage, le même 18 janvier, du camp du MOC de Gao suite à un attentat au kamikaze, la mort justifie son statut du plus proche voisin du Malien.
Ainsi, la libération du pays est devenue comme nulle et non avenue, rien n’ayant changé dans l’insécurité qui sévit dans le pays. Seule la forme des actes a changé, la mort directe prenant la place de la lapidation, la flagellation, l’amputation.
Pourtant, tout le monde sait que le président IBK a été élu par les Maliens qui pensaient naïvement qu’il était l’homme de la situation, plus précisément celui qui était capable de ramener la paix et la sécurité au nord en dotant le pays d’une armée qu’il n’a jamais eue. Surtout que lui, l’avait pompeusement promis.
Dans son projet de société, IBK propose d’apporter une solution définitive aux problèmes du nord, de réconcilier les Maliens et de rétablir durablement la paix et la souveraineté. Il argumente : depuis plusieurs années, le Mali a démantelé son système de défense avec pour conséquence le délaissement progressif d’une partie du territoire. La zone nord a été depuis plusieurs années administrée par les réseaux de trafiquants, notamment narcotrafiquants. Depuis l’intervention des armées étrangères, l’unification fragile du territoire est en marche, mais l’aide indispensable de la Mission des Nations Unies au Mali (Minusma), n’est pas destinée à s’installer durablement au Mali. Aujourd’hui, le départ des troupes étrangères aussi bien de l’Irak que l’Afghanistan, posent problèmes. « Notre souveraineté dépendra de notre capacité à apporter une solution définitive aux problèmes du Nord, à anticiper nos besoins futurs nécessaires à notre souveraineté durable, mais également à prévenir d’éventuelles nouvelles sources d’instabilité pouvant venir d’ailleurs ».
Ses objectifs : apporter une solution définitive aux problèmes du nord ; instaurer une culture de la prévention des crises et conflits ; réinstaller durablement les réfugiés ; stabiliser les populations nomades ; épauler l’action de la MINUSMA ; mettre en place une stratégie et un plan opérationnel de la gestion militaire du Mali après le départ de la MINUSMA.
Parmi les mesures prioritaires : …mettre les bases d’une justice traditionnelle post conflit (le droit à la justice, le droit à la vérité, le droit à la réparation, la garantie de la non récurrence) ; créer un institut de la prévention des crises et des conflits ; mettre en place une commission « Après MINUSMA » pour que dès maintenant, le Mali puisse réfléchir et prendre des mesures afin de bien gérer le transfert des responsabilités de la Minusma aux autorités Maliennes lors de son départ.
En matière de défense et sécurité, IBK entendait en refonder le dispositif. Et pour cause : la crise malienne du Nord a mis en évidence l’incapacité de notre armée à assurer sa mission ; assurer la protection du territoire, de la population et des intérêts maliens. Une réforme s’impose pour que notre armée puisse connaitre et anticiper, prévenir, dissuader, protéger, et intervenir. Les problèmes de nos forces de défense et de sécurité sont sans doute liés à des problèmes de moyens, à une mauvaise utilisation des ressources disponibles mais également à une absence d’autorité. Maliens, allons-nous avoir toujours besoin des soldats européens pour assurer la défense de notre territoire ?
Les objectifs ? Assurer efficacement la défense du territoire national et de la population ; réussir les missions de sécurité publique ; performer dans les opérations militaires spéciales ; faire honneur au Mali lors des opérations militaires à l’étranger ; garantir l’intégrité des institutions publiques et la sécurité des personnes et des biens ; protéger la population contre les risques ou fléaux de toute nature et contre les conséquences d’un conflit éventuel.
Les mesures prioritaires ? Doter nos forces de défense et de sécurité des moyens humains, technologiques et matériels nécessaires à leur mission ; reformer la gestion des ressources humaines dans l’armée ; créer les conditions pour mieux utiliser les ressources financières des forces de défense et de sécurité ; améliorer les conditions de vie des troupes ; voter et appliquer une loi de programmation militaire correspondant aux besoins prendre l’initiative de l’aboutissement de la force de défense permanente africaine.
Si le président IBK avait pu réaliser ne serait-ce que le dixième de ce chapelet de bonnes intentions, le nord du Mali aurait connu un tout autre sort, de même que le reste du pays. Mais, au contraire, l’insécurité qui sévissait seulement à l’extrême nord a étendu ses tentacules sur tout le territoire national. En témoigne, la spirale de violences dénombrées tous les jours. IBK a moins de vingt mois pour sauver cette promesse.
Corruption à ciel ouvert
Dans ses vœux de Nouvel An, le président Ibrahim Boubacar Keïta avait décrété que l’année 2014 serait consacrée à la lutte contre la corruption. «Nul ne s’enrichira plus illégalement et impunément sous notre mandat, Inch ‘Allah», avait déclaré le chef de l’État.
Donc, pour IBK, 2014 est l’année du grand nettoyage. Mais, en réalité, c’était juste une façon de rassurer les bailleurs de fonds internationaux venus au chevet du Mali après le rétablissement de l’ordre constitutionnel. En effet, cette année placée sous le signe de la lutte contre la corruption fut celle qui a battu tous les records de corruption en République du Mali.
Un avion présidentiel fut acheté entre 17 et 21 milliards de FCFA, le montant variant selon les sources, selon des procédures jusque-là non élucidées.
Près de 70 milliards ont été dilapidés dans un contrat d’armement militaire porté à 108 milliards avec l’avenant. Dans ces deux scandales, le Vérificateur général et la Cour suprême commis par les bailleurs de fonds et l’Etat ont décelé des cas de fraudes, de malversations et de détournements respectifs de 28 et 38 milliards de FCFA. Vous avez dit corruption et délinquance financière?
D’autres exemples concrets de corruption et de mauvaise gouvernance sont fournis par les rapports annuels 2013 et 2014 du Vérificateur général.
Il ressort des vérifications financières effectuées au titre de 2013 des irrégularités financières d’un montant total de 80,21 milliards de FCFA dont 12,28 milliards de FCFA au titre de la fraude et 67,93 milliards de FCFA au titre de la mauvaise gestion.
Quant au rapport annuel 2014, il fait état d’irrégularités financières totalisant la somme de 72,88 milliards de FCFA dont 33,86 milliards de FCFA au titre de la fraude (soit 46,46% du montant total) et 39,02 milliards de FCFA au titre de la mauvaise gestion. Sur le montant total des irrégularités dues à la mauvaise gestion 5,27 milliards de FCFA sont recouvrables, mais ne le seront jamais. En deux ans, plus de 153 milliards volatilisés du fait de la mal gouvernance.
Le rapport 2015 est disponible, mais ne parvient toujours pas à être rendu public. D’ailleurs, dans son rapport 2015, Transparency International classe le Gouvernement malien sur la liste des institutions les plus corrompues, alors que toutes les structures pour lutter contre la corruption sont en place et fonctionnent normalement : les inspections des départements ministériels, la Cellule d’Appui aux Structures de Contrôle de l’Administration (Casca), la section des comptes de la Cour suprême, le Contrôle Général d’Etat, le Bureau du Vérificateur Général (Bvg), l’Office Central de Répression de l’Enrichissement Illicite (Ocrei). Face donc à la passivité des plus hautes autorités et de la justice, les fonctionnaires détournent à la pelle. Impunément. C’est dire que la corruption a de beaux jours devant elle sous nos cieux. IBK a moins de vingt mois pour corriger ce fléau et sauver son mandat.
Front social, panier de la ménagère…
L’un des plus grands échecs du président Ibrahim Boubacar Kéïta se situe au niveau de la gestion des syndicats des travailleurs et du quotidien des Maliens.
Le front social n’a jamais quitté la zone de turbulence. Il est toujours en ébullition, à l’image de la grève illimitée en cours des magistrats affiliés au SAM (Syndicat autonome de la magistrature) et au Sylima (Syndicat libre de la magistrature). Les juges revendiquent des mesures d’accompagnement, des moyens permettant à la justice d’être efficace, et des conditions permettant aux juges d’être à l’abri de certaines tentations.
La Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) avait débrayé les 21 et 22 mars 2016. La CSTM exigeait, entre autres, le respect des conventions n°87 et 98 de l’Organisation internationale des travailleurs ratifiés par le Mali ; la finalisation immédiate de la relecture du statut des fonctionnaires de la police nationale ; la réintégration par le gouvernement des 27 syndicalistes et 30 militants de la société minière L.T.A licenciés pour fait de grève en 2012 ; l’intégration de tous les enseignants dans la Fonction publique ; l’uniformisation du taux d’augmentation de 20% à tous les pensionnaires des deux caisses de sécurité sociale (CMSS et INPS) et son extension aux travailleurs salariés des secteurs privé et parapublic ; l’amélioration du plateau technique des structures sanitaires comme les CHU Gabriel Touré et du Point G et des centres de santé de référence et communautaire ; le respect des textes réglementaires des aéroports du Mali ; l’application des accords signés avec la Fédération nationale des transports ; la finalisation et la relecture de la convention collective des chauffeurs ; la signature de l’accord d’établissement de la BOA ainsi l’application de l’article 31 de la convention collective des banques et établissements financiers ; et la baisse des prix des carburants, de l’eau et de l’électricité.
La CSTM a remis le couvert les 3 et 4 mai.
Les 22 et 23 décembre 2015 et les 27, 28 et 29 janvier 2016, l’Ortm a observé deux mouvements de grève suite à la non satisfaction de ses revendications. Entre autres : l’abrogation des lois portant sur la restructuration de l’Ortm, l’adoption d’une loi portant sur la redevance audiovisuelle, le retour de la régie publicitaire à l’Ortm, l’harmonisation du statut des entités à créer dans le cadre de la restructuration, la relecture de la loi 87-102 et son adoption, le démarrage des travaux des grands projets tel que la construction de la tour de l’Ortm, et l’indemnisation des agents de l’Office pour les préjudices subis lors du coup d’État de mars 2012.
Une grève illimitée avec « écrans noirs », donc sans service minimum, a été évitée de justesse.
Il s’en est également fallu de peu pour annuler une grève de grande envergure de l’Untm.
Si le front social ne s’apaise pas le lus tôt possible, IBK aura du mal à sauver son mandat, sachant qu’il lui reste juste vingt mois.
Même cas pour le panier de la ménagère, complètement dégarni ces quatre dernières années. A l’exception d’un cercle fermé aux non initiés, personne ne voit la couleur de l’argent. IBK attend-il encore un peu avant de faire circuler cette précieuse denrée qui régule le monde ? Sans doute, en ayant à l’esprit le temps dont il dispose pour convaincre.
Et l’autoroute Bamako-Kidal ?
De toutes les promesses d’IBK, celle consistant à réaliser une autoroute reliant Kidal à Bamako est la plus ridicule. Dans son projet « Le Mali d’abord », il en fait mention dans le chapitre des infrastructures. Textuellement, il y est écrit : « Au-delà de l’assainissement macroéconomique, le Gouvernement s’attèlera à accroître la compétitivité globale de l’économie en mettant en œuvre une combinaison d’actions visant à développer les infrastructures et à renforcer les capacités de certains secteurs clés pour l’accélération de la croissance. Des actions décisives, intégrées dans des plans à moyen terme, seront mises en œuvre dans les domaines suivants:
Démarrer un projet pour Faire de Bamako un Hub ferroviaire d’Afrique de l’Ouest
en le reliant aux 7 capitales des pays voisins (Réaliser le chemin de fer reliant Bamako-Kita-Conakry, Réhabiliter le chemin de fer Dakar- Bamako, etc.) ; l’accès à l’Internet (accroissement des débits, ajustement de la tarification) ; le développement des Télécommunications (amélioration des infrastructures, distribution, tarification) ; l’extension du réseau routier (désenclavement intérieur, accès aux ports, gestion des entrepôts portuaires) ; le développement des ressources humaines (formation professionnelle, formation continue, programme “cadres”, packages financement/garanties/ formation) ; des programmes de mise à niveau des entreprises et renforcement de leurs fonctions critiques développer les infrastructures routières parmi lesquelles, réaliser le quatrième pont reliant Kabala à Sébénicoro, réaliser une autoroute reliant Kidal à Bamako ».
En admettant que la construction de l’autoroute Kidal-Bamako soit utopique, IBK devait au moins faire un début d’exécution du quatrième pont de Bamako reliant Kabala à Sébénicoro, pour tromper la vigilance de l’opinion. Mais, RIEN. Cependant IBK a une dernière chance : vingt mois pour montrer du doigt aux Maliens au moins une infrastructure 100% perso.
A tous les niveaux, IBK doit se hâter, parce que les Maliens ne pensent du bien de son mandat à mi-parcours. TOUT EST NEGATIF ! Morceaux choisis d’impressions recueillies dans les rues de Bamako :
« Le président de la République n’a pas de projet pour sortir le pays de la crise sécuritaire. Il n’a pas de projet pour le nord du Mali. Il n’a pas de projet pour restaurer la stabilité au nord du Mali. Les tâtonnements qui conduisent aux situations dramatiques que nous déplorons tous, sont bien la preuve qu’il n’y a pas de projet » ; « L’insécurité, la précarité dans les affaires, l’indigence du panier de la ménagère et bien d’autres fléaux qui nous accablent quotidiennement ont pour nom : la mauvaise gouvernance dans laquelle nous ont installés ceux qui sont au pouvoir » ; « On nous a promis le ciel, nous sommes tombés dans un gouffre profond. On nous a promis l’honneur et la dignité, pour nous servir l’humiliation et la honte. On nous a promis le paradis et nous voici aux portes de l’enfer» ; « Nous vivons dans un Mali de la corruption, de l’affairisme et de la patrimonialisation du pouvoir et des biens publics » ; « On ne voit pas de grands desseins pour préparer l’avenir, pour faire face aux besoins croissants de 17 millions de Maliens. Besoins en terme de scolarisation, de formation des maître, en terme de santé, pour faire face au chômage des jeunes, pour l’aménagement du territoire ».
CH Sylla
Source: L’Aube