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Mali : Education : Les établissements du Collège Horizon menacés de…fermeture !

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Au Mali, le système éducatif est à la croisée des chemins. Ces dernières années, la baisse du niveau de la formation, est au centre des inquiétudes des parents et justifie des multiples actions de la part de l’Etat pour y apporter une réponse. C’est dans ce contexte que des partenaires de nationalités turques débutent, au Mali, des investissements portant sur l’ouverture d’écoles, à Bamako. Ces écoles se singularisent par l’importance des ressources mobilisées pour la réalisation d’écoles au niveau de formation très élevée. Qu’il s’agisse du niveau fondamentale, secondaire et professionnelle, les écoles Collège Horizon, ont aujourd’hui apporté une plus value à la qualité de la formation dans notre pays où, de plus en plus, des étudiants d’autres nationalités viennent poursuivre leurs études post universitaires dans notre pays. Outre les montants colossaux injectés dans la construction de ces infrastructures, Collège Horizon, met un point d’honneur sur la qualité des enseignants. Des enseignants soumis d’abord à un test qui débute toujours par une présélection.

A Sébéninkoro, dans le quartier présidentiel, Collège Horizon a ouvert une nouvelle école ; Avec ses deux niveaux, l’infrastructure (financée à hauteur de 3 milliards de F CFA) se dresse fièrement dans les airs et est divisé en deux compartiments (filles et garçons). Contrairement aux autres écoles de la chaine, ici, l’accent est mis sur la formation des génies. Les enfants, dès à la 4è année, sont formés dans certaines modules de dernière génération, notamment le montage des robots. Les plus brillants, sont présentés dans des compétitions organisées en Europe. Dans ce joyau, une partie de la formation est dispensée à partir des tableaux numériques ; des équipements technologues permettant au corps professoral de faire participer leurs élèves à des cours par vidéo conférence. Outre la formation en salle, l’endroit prévoit des espaces pour diverses disciplines sportives ; football, basket, tennis, handball…

Chaque année, à la rentrée scolaire, c’est la bousculade devant les écoles de Collège Horizon où les parents qui ont les moyens se pressent pour faire inscrire leurs enfants.

Seulement. Voilà ! Beaucoup d’enfants maliens risquent de connaitre une rupture dans leur formation. En cause ? La décision prise par l’actuel président de la Turquie, Erdogan, de fermer ces écoles (turques) là où elles se trouvent, en Afrique, en Europe ou en Asie. Conséquence de la dernière tentative du coup d’Etat (avorté), en Turquie, le chef de l’Etat, le président Erdogan et son régime (l’Akp) a entrepris une vaste contre-offensive contre les militants du mouvement Hizmet proche de l’imam Fethullah Gulen, accusé d’être derrière cette tentative de renversement du pouvoir Erdogan. En Afrique, en Europe et ailleurs, c’est depuis la chasse aux sorcières contre les militants de ce mouvement qui se trouve être le bras financier des écoles de Collège Horizon qui occupent aujourd’hui une place importante dans le système éducatif dans notre pays. C’est dans le cadre de cette lutte politique (qui a conduit le régime à rechercher puis retirer de la fonction publique tous ceux qui sont soupçonnés de militer dans le mouvement) que le régime cherche à retirer la gestion de ces écoles construites dans plus de 160 pays. Le souhait du président Erdogan, c’est de confier la gestion des dites écoles à une fondation publique (Maarif) sur laquelle le régime Erdogan exerce un contrôle total.

Ankara fait pression sur Bamako

Pour la même raison de la fermeture de ces écoles enregistrées, au Sénégal sous le nom de Groupe scolaire «Yavuz Selim», des parents d’élèves, mécontents, dénoncent cette décision du régime et menace, dans les jours à venir de battre le pavé pour exprimer leur révolte. Tout comme le Collège Horizon au Mali, les écoles du Groupe «Yevuz Selim »n sont financées les militants proche du prédicateur Fethullah Gülen, un imam qui a lancé, dans les années 1960, un vaste mouvement civil d’inspiration religieuse avec comme principe cardinal l’ouverture d’écoles à la place de mosquées. Remonté contre ce mouvement qu’il tient pour l’initiateur des affaires de corruption qui l’ont touché et l’instigateur de la tentative de putsch du 15 juillet dernier, Erdogan a mobilisé l’appareil d’Etat pour porter un coup à ces écoles, ouvertes dans plus de 160 pays où elles visent à promouvoir l’éducation pour tous, afin de  jeter les bases d’une bonne entente, d’un dialogue entre les personnes de culture et de religion différentes. Si le retrait de l’autorisation n’est pas encore effectif chez notre voisin du Sénégal, il faut dire que, dans un autre pays voisin, la Guinée Conakry, le régime a déjà réussi à fermer les cinq établissements enregistrés dans ce pays ; laissant les 890 élèves dans le désespoir. En Somalie, l’une des deux écoles est passée sous le contrôle de la Fondation «Marrif», qui a fermé l’autre établissement. Conséquence ? De 120, l’effectif des élèves étudiant dans ces écoles est ramené à…20 élèves. Ce sont ces mêmes types de démarches qui ciblent aujourd’hui les écoles du Collège Horizon ; des écoles qui sont entrain d’enlever une épine du pied de l’Etat, au double plan des infrastructures et de la formation. Ce qui est loin de constituer une préoccupation pour le régime Akp dont les émissaires ont séjourné, au Mali, il y a quelques semaines. Ces émissaires étaient venus transmettre au chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, un message du président Erdogan, qui, a-t-on appris, sollicite le retrait de l’agrément qui autorise l’ouverture des écoles du Collège Horizon. Selon des sources bien renseignées, après une rencontre avec les plus hautes autorités maliennes, la délégation turque a regagné Ankara sans obtenir du président IBK la fermeture ou le transfert de la gestion des établissements du Collège Horizon. Ce qui est loin de dissiper les inquiétudes des sympathisants du mouvement Hizmet et qui forment (aujourd’hui) une petite communauté dans notre pays. Leur souci? Ce qu’ils vont devenir si, un jour, les autorités maliennes venaient à céder face à la pression du régime Erdogan.

Moussa Koné

Source : L’Officiel

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