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Mécontentement généralisé : La République menacée

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Par ses hésitations, son mauvais choix des hommes, son pilotage à vue, ses mesures impopulaires, le président IBK, élu, en 2013, avec 77, 66% des suffrages exprimés, cristallise toutes les frustrations de son peuple. De quoi s’inquiéter pour l’avenir de notre pays qui traîne un goulot d’étranglement: l’accord de paix.

En quatre (04) ans de gestion des affaires du pays, le président IBK a dilapidé le capital de confiance et de sympathie que ses compatriotes lui avaient placé pour ravir la vedette à ses concurrents lors de la présidentielle de 2013. Il s’est montré en deçà des attentes et de la satisfaction de nombreux besoins et urgents des Maliens qui ont regretté le choix de l’homme qui était sensé apporter le changement tant souhaité par le peuple malien.

C’est pourquoi nous assistons à une cascade de grèves de toutes les couches socioprofessionnelles et un mécontentement généralisé à tous les échelons de la population. La situation actuelle ressemble à celle que nous avons vécue il y a vint-cinq (25) ans sous le règne du général Moussa Traoré qualifié de grand républicain par IBK lors de son investiture au Centre international de conférence de Bamako (CICB), le 4 septembre 2013 : mauvaise gestion, dilapidation de l’argent du contribuable, népotisme, surfacturation, corruption, détournement de deniers publics, marché de gré à gré, accaparement des terres des paysans, etc.

Ces pratiques auxquelles le président Keïta devait rapidement s’atteler à éradiquer pour donner un ouf de soulagement à la population malienne ont été érigées en système de gestion. Elles ont permis à l’oligarchie de mieux profiter des maigres ressources de l’Etat afin de maintenir le mode de consommation à l’européenne. Tous les scandales politico-financiers trouvent malheureusement leur origine dans cette course effrénée à la recherche de l’argent facile.

Le hic est qu’en aucun moment, IBK ne s’est rangé du côté de son peuple pour mettre un terme à cette nouvelle forme d’enrichissement illicite, insolent et mépris de ses proches. D’ailleurs, chaque changement de gouvernement est une occasion pour lui de placer les hommes qui doivent mieux servir les membres de ‘’Ma famille d’abord’’.

Face à ces dérives, le peuple crie au complot et veut que justice soit rendue quant au partage juste des ressources de l’Etat entre les fils du Mali.

Ainsi, les syndicats des magistrats ont donné le ton d’une amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Ils observent, après une première grève de sept (07) jours (9-16 janvier), depuis le 18 janvier 2017, une grève illimitée.

Le comité syndical du Syndicat de l’enseignement supérieur de l’Ensup observe aussi, depuis le 26 janvier, une grève illimitée.

Les enseignants de l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako (ULSHB) sont en arrêt de travail. Cette cessation de travail est liée à l’insécurité qui règne au sein de l’espace universitaire.

Elle découle de la conséquence de l’assassinat d’un étudiant, le 23 janvier, dans l’enceinte du décanat sur la colline de Badalabougou. La série de grève se poursuit dans l’administration générale. Les travailleurs des services du travail poursuivent leur grève entamée depuis quelques jours.

Ajoutée à cela, la grogne sociale qui gagne toutes les couches de la société malienne. Les anciens travailleurs de l’Huilerie cotonnière du Mali (HUICOMA) ont quitté Koulikoro pour élire domicile dans la cour de la bourse du Travail. Ils réclament leurs droits depuis la liquidation de cette usine par l’Etat, en 2008.

Les propriétaires des kiosques démolis sont sur pied de guerre. N’en parlons pas des paysans dépossédés de leurs terres au profit des nantis de la République et des opérateurs économiques crées par le régime pour blanchir leur argent pompé dans les caisses de l’Etat.

Ce cocktail explosif menace dangereusement aujourd’hui les fondements de la République. Il est temps que le président IBK désamorce cette bombe sociale en prenant en mains la direction du pays qu’il a délibérément laissé entre les mains de l’oligarchie qui l’enfonce chaque jour que Dieu fait.

Yoro SOW

 

Source: L’inter De Bamako

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