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Entre nous : La CMA contre la paix ?

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La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) dont les forces contrôlent la ville de Kidal depuis les événements du 21 mai 2014 continue de boycotter les travaux du CSA (Comité de Suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali). Le 30 janvier dernier, à l’ouverture de la 15ème session du CSA, les maîtres de Kidal n’étaient point visibles dans la salle.

Depuis décembre 2016, la CMA exige la levée de la suspension de sa participation aux travaux du CSA à l’organisation d’« une rencontre de haut niveau de la médiation internationale élargie en vue de sauver l’Accord et préserver la crédibilité du processus et de tous les acteurs impliqués ». La CMA exige aussi «un meilleur cadre pour une mise en œuvre intégrale et diligente de l’Accord suivant un chronogramme actualisé, réaliste et consensuel». La CMA est-elle contre la paix ? Pourquoi la communauté internationale continue donc de ménager les responsables de la CMA ?

Le 21 décembre 2016 au cours d’une cérémonie au bureau du Haut Représentant du Président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord, l’ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne au Mali, Son Excellence Dietrich Beckers a répondu à la première question. Selon le diplomate allemand, « C’est la CMA qui ralentit actuellement la mise en œuvre de l’Accord ». Cette déclaration courageuse, tranche avec les discours tenus sur la crise malienne par les diplomates occidentaux qui manquent de fermeté à l’endroit des responsables de la CMA.

«La politique de la chaise vide ne paie jamais», a déclaré, le 30 janvier 2017 au cours de la 15ème session du CSA, le Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU, chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif. Au délà de cette déclaration, la mission onusienne régulièrement sur la sellette pour ses positions ambigües, ne peut rien ou ne veut rien entreprendre pour contraindre les occupants de Kidal à rentrer dans les rangs de la République. Et pourtant, si c’était le gouvernement de la République du Mali qui avait suspendu sa participation, le ciel allait tomber sur Bamako. La CMA multiplie les manœuvres dilatoires au vu et au su de la communauté internationale. Et curieusement, certains ambassadeurs comme ceux de la France et les Etats-Unis d’Amérique (USA) se rendent à Kidal pour rencontrer les dirigeants de l’ex-rébellion. A ce rythme, il n’est pas trop d’affirmer que la communauté internationale est complice des agissements et autres tergiversations des enfants gâtés de Kidal qui n’ont aucun intérêt à un retour à la normalité. Pour masquer leur mauvaise foi, ils ont fait de l’installation des autorités intérimaires une condition sine qua non de l’application de l’Accord.

Dans quelques semaines, les responsables de la CMA pousseront la provocation jusqu’à organiser une manifestation pour célébrer la déclaration d’indépendance de leur imaginaire république de l’Azawad. Ils refusent toute présence de l’administration étatique et des forces de défense et de sécurité dans la région de Kidal. Et les représentants de la communauté internationale continuent de piétiner les différentes résolutions du Conseil de sécurité des Nations-Unies. Des groupes armés sont soutenus dans leur volonté de partition contre l’Etat que l’on prétend aider à recouvrer son intégrité territoriale.

Par Chiaka Doumbia

 

Source: Le Challenger

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