La directrice du Centre international de conférences de Bamako (Cicb) Pierrette Véronique Sidibé, se trouve aujourd’hui dans le collimateur de son personnel. La raison est très simple : elle veut licencier 85 agents sur un effectif de 111 personnes. Ce qui explique la grève observée les 24 et 25 janvier dernier par le Syndicat national de l’éducation et de la culture affilié à l’Untm. La question qui est sur toutes les lèvres : pourquoi ce licenciement ? Peut-être que Pierrette Véronique prépare la privatisation du Cicb, murmure-t-on en milieu syndical. Mais qui est impliqué dans ce projet ?
Rien ne va plus entre la nouvelle directrice générale du Centre international de conférences de Bamako (Cicb) Pierrette Véronique Sidibé et son personnel depuis quelques semaines. Aujourd’hui, le torchon brûle entre celle qui a été nommée le 14 juillet 2016 – suite au limogeage de Paul Ismaël Boro – et ses agents. En fait, la gestion de cette patronne est tout simplement décriée. “Vraiment, nous sommes très déçus par notre directrice depuis sa nomination. Elle n’a aucun respect envers ses agents, même envers le ministre de la Culture qui l’a nommée. Chaque fois, elle nous dit, moi je gère en haut. Je n’ai pas besoin de qui que ce soit. Elle oublie aujourd’hui qu’elle a été au moins nommée par le ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo “ nous confie un agent du Cicb, très remonté contre sa patronne.
Et notre interlocuteur de continuer : “Le hic est que c’est la directrice, seule, qui a géré l’histoire du Sommet Afrique-France, en termes de marchés et d’autres aspects. Elle n’a impliqué personne. Et elle a carrément changé tout ce qu’elle a trouvé. Nous, en tant que techniciens, on pouvait saboter le Sommet. Mais, nous avons mis en avant le Mali afin d’éviter l’humiliation de notre pays. C’est tout. Sinon, les gens sont très découragés par la nouvelle directrice. Elle doit faire marche arrière” .
Quelques jours seulement après le Sommet Afrique-France, tenu les 13 et 14 janvier 2017, Pierrette Véronique Sidibé était prête à licencier 85 agents sur un effectif de 111 personnes. Ce n’est pas tout. Elle voulait aussi faire affecter d’autres agents dans des services rattachés du ministère de la Culture. Cette décision de Pierrette Véronique a créé une vive tension entre elle et le Comité syndical national de l’éducation et de la culture affilié à l’Untm. Pour exprimer leur mécontentement, les membres de ce Comité syndical avaient décidé d’observer 48 heures de grève les 24 et 25 janvier dernier. Heureusement qu’un compromis a été trouvé, seulement après 4 heures de grève. Cela a été rendu possible grâce à l’implication du ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo.
Finalement, un protocole d’accord a été signé entre la directrice du Cicb et le Syndicat à l’Inspection du travail. “En réalité, la directrice veut tout simplement privatiser le Cicb. En d’autres termes, elle veut nous licencier et ensuite mettre en place un service parallèle. Elle voulait nous mettre en congé forcé de 45 jours. Depuis notre première réunion en octobre, Pierrette Véronique a coupé le dialogue avec tout le monde. Voilà pourquoi nous avons décidé d’observer une grève de 48 heures. Sinon, c’est la première fois que les travailleurs du Cicb observent une grève depuis 22 ans” précise notre source.
Autre grief contre la directrice du Cicb, c’est la gestion des marchés du Sommet Afrique-France. Elle est citée pour avoir donné des marchés de gré à gré de plusieurs centaines de millions Fcfa.
En tout cas, le Bureau du Vérificateur Général a déjà démarré un audit sur la gestion de tous les marchés, tout juste au lendemain du Sommet. Même le Comité d’organisation du Sommet est concerné par cet audit.
A.B. HAÏDARA
Source: Aujourd’hui Mali