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Edito : La monnaie de la trahison

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Le processus de mise en œuvre de l’accord pour la  paix au Mali traine toujours le pas. D’obstacles en obstacles, il vient d’être sérieusement menacé  par deux nouvelles. Le retrait de la CMA du Comité de suivi (CSA) de l’accord et la décision des partenaires financiers à se retirer  financièrement du comité technique pour la sécurité (CTS) pour des raisons incongrues.

La Coordination des Mouvements de l’Azawad, explique son retrait pour raison de failles dans l’accord. Il est caduc et mérite une nouvelle reconfiguration. Cette décision est partie du carnage subi par le MOC dans son camp à Gao. Du coup le processus est une fois de plus bloqué. Cette CMA, imposée par des puissances étrangères, joue toujours au bébé gâté et le régime impuissant est aussi contraint à le dorloter. Sinon,  l’attaque contre le MOC, elle n’est pas la seule frappée.

Ces blocages à répétition sont la cause de la menace qui pèse dangereusement sur l’accord. Les argentiers ont décidé de se retirer car, disent-ils, ils sont fatigués d’investir dans une affaire  qui n’évolue pas, c’est-à-dire le retard accusé dans la mise en œuvre de l’accord. Ils estiment que ‘’l’accord est malien’’ et c’est aux autorités maliennes de trouver dorénavant les stratégies de financement.

Ecœurante, l’est cette déclaration ! Comment peut-on tenir des propos de ce genre ? La guerre a été imposée au peuple malien ; elle a été transportée d’ailleurs suite à l’intervention des puissances étrangères. Ces mêmes pompiers pyromanes sont là, dès le début, en terre malienne, avec tous les moyens  qu’il faut. Ils ont imposé un document  sans l’aval du peuple malien.  Ils sont passés à l’offensif au nord contre les terroristes et djihadistes comme bon leur semble. Ils se sont installés en maîtres absolus au nord du Mali ; ils dictent leur loi au gouvernement malien… Tout cela a été accepté par le régime. Et aujourd’hui, il est inacceptable et inconcevable d’accepter les propos de ces mêmes puissances étrangères : ‘’l’accord est malien et c’est autorités maliennes de trouver les moyens financiers pour sa mise en œuvre’’. Pas question d’accepter  cela. L’accord n’est pas malien, mais bien sûr mondial. La présence du monde entier le prouve mais aussi les propos de certains chefs d’Etat occidentaux et patrons d’organismes internationaux.  Dès le départ, ils ont montré au monde entier que la menace terroriste qui pèse sur le Mali est une menace mondiale et que la stabilité du monde entier dépendra de la stabilité du nord du Mali. Ils ont promis de financer en Alger la mise en œuvre de l’accord. Donc il n’y a pas lieu de conditionner leur retrait au retard accusé dans la mise en œuvre de cet accord car ils sont suffisamment intelligents pour comprendre que dans des circonstances de guerre de ce genre, on doit avoir plusieurs plans tout en prévoyant des imprévus.

Le gouvernement n’a pas donné, pour le moment, sa position quant à ces deux effroyables nouvelles. Côté population, c’est l’indignation totale  et l’actuel régime est accusé de n’avoir pas écouté le peuple dès le moment de la signature de ‘’l’accord bidon’’ en Alger  qui est devenu  la source de nos malheurs. Cet accord que le régime brandissait comme un trophée de guerre ressemble aujourd’hui à un carton rouge d’humiliation.

Le régime malien avait trahi le peuple au profit des intérêts d’autres et ceux-ci à leur tour ont trahi le régime au bénéfice d’eux-mêmes et des bandits du nord du Mali.

Aujourd’hui la seule analyse rationnelle qui s’impose après les déclarations de la CMA et des partenaires financiers, c’est qu’ils ont échoué dans leur plan machiavélique sur le dos du Mali. Les terroristes, djihadistes… auxquels ils faisaient face  sont  les maîtres du nord. Ils n’ont pas pu les chasser de cette zone afin de mieux mettre en place leurs desseins sordides.

Et voilà suite à cette défaite, ils veulent trahir le Mali ; s’en aller et laisser la terreur envahir le Mali.

Une chose est certaine. Ce sont eux qui  mis le feu au Mali, à eux de l’éteindre. Personne ne le fera à leur place.

Boubacar Yalkoué

 

Source: Le Pays

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