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Sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement du G 5 SAHEL Allocution de bienvenue de S.E.M. Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République du Mali, chef de l’Etat

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Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement du G5 Sahel ;

Mesdames, Messieurs les Ministres ;

Mesdames, Messieurs les Membres du Corps diplomatique et Consulaire et des Organisations Internationales ;

Mesdames, Messieurs les partenaires du G5 Sahel ;

Distingués invités ;

Mesdames, Messieurs ;

Je voudrais tout d’abord, au nom du Gouvernement et de l’ensemble du peuple malien, vous souhaiter, à toutes et à tous, une chaleureuse bienvenue à Bamako pour le Sommet extraordinaire du G5 Sahel, consacré à « la situation sécuritaire au Mali et son impact sur l’espace sahélien ».

Votre présence effective à nos côtés, en dépit de vos calendriers respectifs, que je sais très chargés en cette période de l’année, traduit tout l’intérêt que chacun de vous porte aux activités de notre organisation commune. Elle est une grande marque de sympathie et la manifestation concrète de l’amitié et de la fraternité sincères envers mon pays, le Mali.

Je remercie particulièrement Son Excellence Idriss Deby ITNO, Président de la République du Tchad, Président en exercice du G5 Sahel, pour les efforts inlassables qu’il déploie en faveur de la paix et de la sécurité dans notre sous-région sahélo-saharienne.

Il me plaît également de remercier le Secrétariat permanent du G5 Sahel, dont la contribution a été si précieuse dans l’organisation du présent Sommet.

Lancé en 2014 à Nouakchott, notre institution commune, le G5 Sahel, traduit, à n’en pas douter, notre volonté ferme d’affronter conjointement et de façon coordonnée les nombreux défis transfrontaliers dans les domaines de la sécurité et du développement.

Il constitue, aujourd’hui, un instrument unique pour renforcer les liens humains, culturels, politiques et économiques séculaires, très forts, unissant nos peuples au sein de cet espace stratégique majeur situé au cœur de notre histoire partagée.

Aujourd’hui encore, face à la montée de l’extrémisme religieux et du terrorisme, nos pays s’efforcent d’apporter une réponse appropriée en vue de bâtir un espace stable et paisible. Ceci est d’autant plus nécessaire que nous partageons les mêmes problématiques face aux enjeux sécuritaires liés au terrorisme et aux trafics de tout genre.

Aussi, la mutualisation des efforts et des énergies pour répondre aux nombreux défis de notre région relève-t-elle de notre responsabilité commune.

La prise en compte de cette responsabilité s’est déjà traduite dans différents instruments et initiatives, notamment le G5 Sahel, l’Autorité de Développement intégré de la région du Liptako-Gourma, la CEDEAO et l’Union Africaine, l’Union Européenne et les Nations Unies. Toutes ces initiatives jouent un rôle majeur pour la stabilité, la sécurité et le développement de notre espace en contribuant à coordonner nos actions dans de nombreux domaines: la lutte contre le terrorisme, la lutte contre la criminalité transnationale organisée, et, naturellement, la lutte contre la prolifération des armes.

Dans ce contexte instable, les enjeux liés à notre sécurité collective justifient, plus que jamais, l’existence du G5 Sahel, en tant qu’initiative sous régionale favorisant la concertation permanente entre nos pays.

Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement

Mesdames, Messieurs

L’objectif du présent Sommet est triple :

Ø Le premier objectif, c’est de procéder à une analyse objective de la situation sécuritaire au Mali et son impact sur l’espace commun;

Ø Le second, c’est l’état des lieux de la mise en œuvre des promesses de contributions faites par nos partenaires, notamment, aux plans des instruments financiers et techniques, et de l’adéquation de la réponse onusienne aux réalités du terrain, d’une part, et, d’autre part, les engagements pris par rapport à la Force conjointe, les opérations militaires transfrontalières, la plateforme de coopération en matière de sécurité, et la montée en puissance du Collège de défense du Sahel.

Ø Enfin, le troisième objectif, c’est d’identifier des pistes concrètes d’action pour les semaines et mois à venir, en vue de promouvoir la paix et le développement durables.

A ce niveau, permettez-moi de saluer les efforts de la force Barkhane et des armées nationales qui planifient et mènent régulièrement des opérations aux résultats forts appréciables dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière.

Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement

Mesdames, Messieurs

La région du Sahel se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins, où les groupes terroristes représentent de plus en plus une menace complexe et sophistiquée qui ne cesse d’évoluer dans sa forme, son envergure et ses méthodes.

En témoigne l’attentat-suicide barbare perpétré à Gao, le 18 janvier 2017, revendiqué par Al-Mourabitoune, groupe affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), contre le camp du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), chargé de déployer les patrouilles mixtes si longtemps attendues.

En effet, les acteurs de terrain sont moins bien définis qu’auparavant avec des nébuleuses de groupes armés, criminels et terroristes, certains ciblant directement les forces armées maliennes, l’ONU ou les populations civiles.

Cette fragilité sécuritaire dans la région est davantage aggravée par la dimension transnationale du terrorisme et des défis liés à la situation en Libye, d’une part, ainsi que la radicalisation, l’extrémisme violent, et les effets des changements climatiques, d’autre part.

Simultanément, se développent d’autres comportements visant à déstabiliser les Etats, au travers des partenariats d’opportunité entre réseaux criminels et terroristes, à travers des organisations en réseaux.

Les jeunes dans le Sahel risquent, ainsi, de s’appauvrir davantage et devenir de ce fait plus attentifs aux discours extrémistes et vulnérables au terrorisme. Ce qui doit nous alerter sur la nécessité d’investir dans la durée en faveur du développement du Sahel dans le cadre d’une approche à long terme.

Dans ce contexte, pour faire face à cette situation périlleuse, il est essentiel que la coordination entre les différents acteurs internationaux soit plus efficace, les partenariats, à la fois au niveau des capacités et des stratégies, doivent refléter les réalités sur le terrain, la question du financement des opérations de l’UA (lorsqu’elles sont autorisées par le Conseil de sécurité), devrait trouver des solutions.

C’est dire que la coopération régionale renforcée et l’aide internationale sont nécessaires pour lutter efficacement contre le terrorisme, la radicalisation religieuse, les trafics d’armes illicites, le blanchiment d’argent et les risques sanitaires.

Aussi, la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, la Feuille de route conjointe UE-G5 Sahel, la Stratégie de l’Union africaine pour la région du Sahel, cristallisent-elles les plus importantes initiatives de la Communauté internationale intégrant l’approche sécuritaire et la nécessité de développement.

Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement

Mesdames, Messieurs

Au Nord du Mali, la résolution 2295 (2016) du Conseil de sécurité tarde à se matérialiser sur le terrain, entravant ainsi la mise en œuvre effective du processus de cantonnement et de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR). Aussi, d’importantes insuffisances de la MINUSMA en matière de capacités, et de soutien logistique et de protection de ses forces persistent toujours. La MINUSMA devrait, donc, se doter d’urgence de moyens adéquats pour accompagner le Gouvernement du Mali dans le rétablissement progressif de son autorité sur la totalité du territoire national.

A cet égard, je voudrais vous dire toute notre appréciation du ferme appui que vous n’avez cessé de manifester à l’endroit du peuple malien, particulièrement votre engagement sans équivoque en faveur de la pleine mise en œuvre de l’Accord de paix ainsi que le redéploiement des Forces de défense et de sécurité maliennes au Nord du pays. Nous saurions compter également sur l’appui continu de la France à travers Barkhane, en droite ligne de l’engagement de son Président, François Hollande, réaffirmé ici même, lors du Sommet Afrique-France, le 14 janvier dernier.

Dans cette optique, et compte tenu de toutes les contraintes que je viens d’évoquer, nous devons aller plus loin dans la mutualisation de nos capacités, et le développement des complémentarités de nos outils de défense et de sécurité.

Parallèlement, pour donner de la consistance au Sahel de la défense et de la sécurité, nous développerons une coopération plus renforcée avec les organisations régionales, et intensifierons le partenariat international avec les autres grands acteurs de la sécurité, dotés des capacités nécessaires à la gestion des crises.

Avant de terminer mes propos, je voudrais, au nom de toutes les populations des Etats membres du G5 Sahel, remercier la communauté internationale pour le soutien multiforme et constant qu’elle ne cesse de nous apporter.

Aussi, voudrais-je tout particulièrement saluer la présence remarquée des Ambassadeurs et les représentants des Partenaires et Amis du G5 Sahel, signe de leur engagement et de leur intérêt pour les questions sécuritaires dans notre espace.

Je vous souhaite de faire de ce Sommet extraordinaire la confirmation renouvelée d’un partenariat sahélien fructueux pour la sécurité, la paix et la stabilité de notre espace commun.

Vive la Solidarité Sahélienne

Vive la Coopération Internationale

Vive le G5 Sahel

Je vous remercie de votre aimable attention.

 

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