Apparemment, mon cousin est revenu en très grande forme. Bon, on va un peu nuancer ces propos, parce que, vu son âge et le mal inconnu qui le ronge, il devrait aller mieux, mais pas en très grande forme. Même si, à son arrivée à l’aéroport international président Modibo Keïta Senou, dans un comportement puéril et totalement insensé, il a «avalé» «en deux temps trois mouvements» les marches de la passerelle de son avion, pour nous en assurer.
Ne vous fatiguez pas, vous ne pourriez jamais changer mon cousin adoré. Vous pouvez l’insulter, mon cousin en pleurerait «aux rires», étant persuadé d’avoir obtenu ce qu’il voulût depuis sa tendre enfance, quand il était encore emmailloté dans son berceau de bourgeois né.
Vous savez, il y a un adage malien qui dit : «un enfant prédestiné à la couronne ne peut pas mourir dans le dos de sa maman (traduction littérale)». Alors, souffrez que mon cousin se la coule tout doucement, il aura bavé avant d’en arriver là, avant de pouvoir jouir de son statut de mansa. Il est même passé par l’autovictimisation. Mon cousin et le pouvoir, c’est comme l’amour d’un chien pour un os.
Si vous ne le saviez pas, mon cousin est un bienheureux, qui est sous le joug de sa tendre famille. Karim est son fiston, mais il le tient par la barbichette. Bouba est son gosse, mais il le tient par son étourderie. Ami est sa douce moitié, mais elle le tient par les nombreuses dettes que mon cousin lui doit. Il y a peut-être un brin d’amour…
Au final, mon cousin est un gros bébé bichonné par sa famille. Quel gros bébé peut se départir de l’insouciance ? Alors, de grâce, ne jetez pas le bébé avec l’eau sale du bain. Vous devriez vous réjouir que mon gros bébé soit revenu en un seul morceau. En tous les cas, moi, je saute au plafond. Alors, laissez mon bébé respirer autant que dormir !
Issiaka SISSOKO
Source: Le Reporter