La transformation des écoles communautaires en écoles publiques se poursuit. Bien que le processus soit lent, de nos jours, 148 écoles ont été transformées
Les écoles communautaires, communément appelées les ECOM, ont été une alternative pour pallier l’insuffisance d’enseignants. Aujourd’hui, ces écoles se trouvent confrontées à de nombreux problèmes. D’où la volonté des autorités en charge de l’éducation de les transformer en écoles publiques.
Après plusieurs concertations lors du Forum national sur l’éducation en 2008, les acteurs du secteur ont pris la décision de transformer ces écoles et d’intégrer les enseignants dans la fonction publique des collectivités. C’est ainsi que le processus a commencé en 2012. Selon le Pr Harouna Madigué Camara de la direction nationale de l’enseignement fondamentale (DNEF), cette transformation va améliorer la qualité de l’enseignement dans ces écoles, sachant que la plupart des enseignants n’ont pas le niveau requis et ne disposent pas de diplôme qualifiant dans le domaine de l’enseignement.
Pour Baba Abdoulaye Diarra, un enseignant à la retraite, la solution durable aux problèmes dans les ECOM est la transformation totale de ces écoles de façon à ce qu’elles soient prises en charge par l’Etat. Une fois ces écoles transformées, elles viennent au compte du gouvernement qui prend en charge les enseignants et tout le personnel.
Le Pr Harouna M. Camara a expliqué que lorsqu’une école a été transformée en école publique, les enseignants qui remplissent les conditions d’intégration, sont aussi intégrés dans la fonction publique des collectivités. Et pour être intégré, il faut avoir un diplôme de l’enseignement ou d’une école professionnelle et avoir servi longtemps dans le domaine.
Le processus est très lent mais se poursuit, selon M. Camara, qui rassure que le gouvernement est à pied d’œuvre pour la réalisation de ce projet qui va contribuer à l’amélioration du niveau des apprenants.
De nos jours, 148 sur plus 300 écoles communautaires ont été transformées. Les enseignants qui répondent aux critères ont été intégrés. En effet, 200 sur 600 enseignants communautaires ont été intégrés dans la fonction publique des collectivités sur toute l’étendue du territoire. Cette décision a fait des mecontents dans le lot des enseignants n’ayant pas eu la chance d’être intégrés bien que ayant servi longtemps dans ces écoles, au point même que certains accusent l’autorité en charge de l’éducation de ne pas être reconnaissante. Alors qu’ils ont été très utiles à l’éducation.
C’est le cas de Mamoudou Keita qui, après plus de 20 ans de service dans les ECOM, ne pourra pas bénéficier de cette mesure qu’il a pourtant attendue longtemps. Un manque de reconnaissance, selon lui, de la part des autorités à l’égard de ceux qui ont contribué aux premiers pas des écoles communautaires. « Quand la décision a été prise d’intégrer les enseignants des ECOM, j’ai été parmi les premiers à apporter mon dossier, en ce moment je n’étais pas frappé par la limite d’âge, et jusqu’à aujourd’hui, je n’ai pas été intégré et on me parle de limite d’âge », déplore Mamoudou Kéita
Un autre enseignant renchérit en disant que les
enseignants des écoles communautaires sont devenus les martyrs de l’éducation car ils n’ont aucune considération. Pour lui, ces enseignants devraient être intégrés sans condition et bénéficier de formation continue pour une mise à niveau. Rappelons que ces établissements sont construits et entretenus par les communautés villageoises avec l’appui des communes. L’Etat, pour sa part, apporte à chaque enseignant une subvention mensuelle de 25.000 Fcfa.
Anne-Marie Kéita
Source: Essor