Des violences ont éclaté au Parlement jeudi soir, lors du discours à la nation du président Jacob Zuma. Un discours très attendu, car jamais le chef de l’Etat n’a été autant contesté par l’opposition, mais également au sein de son propre parti. L’année 2016 a été particulièrement difficile pour Jacob Zuma, embourbé dans des scandales.
Pendant plus d’1h30, le président Zuma a tenté de prendre la parole. Et pendant 1h30, l’opposition l’en a empêché. Les députés du parti radical de Julius Malema refusent de reconnaitre le chef de l’Etat. Ils estiment qu’il a violé la Constitution et qu’il n’a pas sa place au Parlement.
Le ton est monté. Il y a eu des échanges de coups. Et les 25 députés des Combattants pour la liberté économique (EFF) ont été violement expulsés de l’hémicycle. Après quoi, tous les députés de l’opposition ont quitté la Chambre.
Le président Zuma a ensuite pu prononcer son discours à la nation. Une intervention très centrée sur l’économie et le besoin de transformation économique et sociale radicale. Alors que le chômage est à plus de 26%.
L’opposition, quant à elle, a tenu une conférence de presse à l’extérieur du Parlement pour dénoncer cette violence. Et notamment le déploiement de plus de 400 soldats de l’armée autours du bâtiment.
« Nous sommes prêts à quitter ce Parlement dans un cercueil »
« Nous n’allons pas accepter un Parlement où la kleptomanie est mise sur un pied d’estale et est protégée par ces députés, s’est insurgé Julius Malema, leader des EFF. Cela nous est égal si ces députés ont la majorité ou non. S’ils ont tort, ils ont tort. (…) Nous sommes prêts à quitter ce Parlement dans un cercueil s’il le faut, mais nous nous battrons pour la vérité, nous ne nous laisserons pas intimider par la police, par des soldats, par des criminels. »
Même son de cloche du côté de l’autre figure de l’opposition sud-africaine, Mmusi Maimane, chef de l’Alliance démocratique. « Vous avez un président qui a violé la Constitution, une présidente de l’Assemblée qui dit que la Constitution n’a aucune importance. Il a autorisé que l’armée pénètre dans l’enceinte du Parlement, que des gaz lacrymogènes soient utilisés dans le bâtiment, mettant en danger la vie de citoyens sud-africain. Si nous n’avons pas de Constitution, nous n’avons de pays à défendre. Et dès lors, ça n’a aucun sens pour nous de rester dans l’hémicycle et d’accepter l’action d’un gouvernement ANC qui cautionne la corruption, qui viole la Constitution. J’irai au tribunal demain pour déposer une plainte. »
Source: RFI