Drôle de cohabitation à l’hémicycle avec des élus partagés entre la nation, l’Azawad et les groupes armés.
A la représentation nationale, on compte deux catégories de députés : ceux qui sont de la nation malienne et ceux qui, en plus d’être du Mali, se réclamant de l’Azawad ou d’un groupe armé. Un capharnaüm qui a pour conséquence la banalisation pure et simple du titre d’élu de la nation. Difficile de dire leur nombre exact, mais ceux qui ont accepté d’afficher leur appartenance à “l’Azawad” n’ont jamais été interpellés ni inquiétés, ni par le Parlement ni une autre institution de la République.
Du coup, “l’Azawad” ou l’appartenance à un groupe armé est tout simplement autorisé ouvertement. A l’assemblée nationale, le député d’Abeïbara, Ahmed Ag Bibi milite au sein du Haut conseil de l’unité de l’Azawad (HCUA). Son pair collègue de Tin-Essako, Mohamed Ag Intallah, est le fondateur du même groupe.
De ce fait, ils sont tous deux de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Récemment, le député élu à Goundam, Oumar Traoré, aussi a signé des deux mains son entrée au Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA). Pourtant, ce groupe est une entité de la CMA donc de “l’Azawad”.
De son côté, le député élu à Bourem, Mohamed Ould Mataly, affiche fièrement son appartenance à la Plateforme, en particulier le Groupe d’autodéfense touareg Imghads et alliés (Gatia). Certes, d’autres députés gardent toujours un mystère autour de leur appartenance, soit à “l’Azawad” soit à un groupement armé tout court. Cependant, les interrogations ne manquent plus sur le respect d’une telle fonction : élu de la nation.
A. M. C
Source: L’indicateur De Renouveau