Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, vient de subir son premier revers. Il voulait nommer Salam Fayyad, ancien Premier ministre palestinien au poste d’envoyé spécial en Libye. Les Etats-Unis ont dit non. Et cela alors que l’ONU tente de négocier la formation d’un nouveau gouvernement d’unité nationale pour clarifier le rôle du général Haftar qui contrôle toujours l’est de la Libye. Martin Kobler l’actuel envoyé special était pourtant à New York le mercredi 8 février où il avait assuré le conseil des « progrès » réalisés dans la renégociation de l’accord politique.
Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Le nom de Salam Fayyad circulait depuis près d’un mois dans les milieux informés. Il disposait selon les diplomates d’une excellente réputation, intègre et familier des organisations internationales. Mais surtout, il est arabophone. Et pour Antonio Guterres qui souhaite obtenir un accord politique au plus vite, c’était un argument de poids pour avoir une légitimité avec les différentes factions libyennes et les acteurs régionaux du conflit.
Mauvaise nouvelle
Avec un Palestinien à la tête de la mission politique en Libye, il évitait aussi une nationalité trop impliquée dans les affaires intérieures de ce pays. Le blocage de Washington est donc une mauvaise nouvelle. Salam Fayyad était la première nomination clé d’Antonio Guterres dans une zone de conflit depuis son arrivée à la tête de l’ONU. Le secrétaire général ne devrait pas passer outre la désapprobation de l’administration Trump. Mais l’urgence d’un accord politique en Libye devrait conduire à l’annonce rapide d’un remplaçant à Salam Fayyad.
Source: RFI