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Lutte contre les mutilations génitales féminines : L’adoption d’une loi s’impose

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Elle permettra, entre autres, aux professionnels des droits d’honorer les engagements internationaux ratifiés par notre pays

Initialement prévue pour le 6 février 2017, le Mali à l’instar de la communauté internationale a célébré cette 14ème édition de la lutte contre les mutilations génitales féminines/excisions (MGF/E), le jeudi dernier au Centre International de conférence de Bamako (CCIB). Placée sous le parrainage du président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé, la cérémonie a enregistré la présence de la Première dame, l’épouse du chef de l’Etat, Mme Kéita Aminata Maïga.

On y notait aussi la présence des ministres de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille,  Mme Sangaré Oumou Ba, de la Justice et des Droits de l’Homme, Me Mamadou Ismaël Konaté et celui des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Omar Hass Diallo. Etaient également présents la directrice du Programme national de lutte contre l’excision, Dr Guindo Yacine Gakou, et le représentant des partenaires techniques et financiers, Fran Equiza.

Outre le thème international : « Etablir un lien solide et interactif entre l’Afrique et le reste  du monde afin d’accélérer l’élimination des MGF d’ici l’an 2030 », les organisateurs de cette journée ont retenu un thème au plan national : «Une loi contre les violences basées sur le genre (VBG), un facteur de protection des droits humains».

Une enquête démographique et de santé réalisée en 2013 au Mali, révèle que  91% des femmes en âge de procréer et 69% des filles de 0 à 14 ans sont victimes de mutilations génitales féminines. Compte tenu de ces taux de prévalence dont les multiples conséquences affectent la santé sexuelle et reproductive de la fille et de la femme, le Mali à jugé de mettre un accent sur la communication. Celle-ci a été pilotée par le département de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, à travers le Programme national de lutte contre l’excision (PNLE), dans le cadre d’une collaboration avec l’ensemble des partenaires techniques et financiers.

Pour la  directrice du PNLE, la communication a été mise en avant, tout en procédant au renforcement du dialogue communautaire, à la synergie d’actions, aux engagements individuels et collectifs contre les violences basées sur le genre en général. Parlant de l’objectif visé par la célébration de la présente journée, Dr. Guindo Yacine Gakou dira qu’elle permettra de renforcer les actions déjà amorcées pour l’harmonisation des instruments juridiques internationaux et régionaux ratifiés par notre pays. Aussi a-t-elle plaidé pour le renforcement de la sensibilisation afin qu’une loi puisse voir le jour très bientôt.

A la suite de la Directrice du PNLE, Mme Sangaré Oumou Ba s’est dite confiante  du renforcement de l’engagement et de la mobilisation des plus hautes autorités dans la lutte contre cette pratique. C’est ce qui s’est démontré à la commémoration de cette 14ème édition, par ces présences honorifiques du président de l’Assemblée nationale, du ministre de la Justice et des Droits de l’homme et du ministre des Affaires religieuses et du Culte.

Cette volonté gouvernementale pourrait contribuer à donner un nouveau souffle au processus entamé à la faveur de l’adoption d’une loi contre les violences basées sur le genre. Ce qui servira à mieux protéger et promouvoir les droits humains fondamentaux, notamment ceux de la femme et de l’enfant. « Toute chose qui permettra à notre pays d’être en phase avec la résolution A/RES/67/146 de l’Assemblée générale des Nations unies sur l’intensification de l’action mondiale visant à éliminer les MGF et les objectifs de développement durable sur l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et filles » à en croire Mme Sangaré Oumou Ba.

Après avoir salué le mérite du Mali, par rapport à son adhésion aux différents instruments régionaux et internationaux, le représentant des partenaires techniques et financiers dira qu’elle servira à mieux protéger les enfants et les femmes. Aussi,  Fran Equiza a déploré l’absence d’une loi interdisant les violences basées sur le genre. Pour lui, celle-ci permettrait aux professionnels des droits d’honorer les  engagements internationaux ratifiés par le Mali. Il a de même encouragé les défenseurs des droits des femmes et des enfants à tout faire pour mettre hors d’état de nuire toute personne qui porterait atteinte à leurs droits.

Le ministre Mamadou Ismaël Konaté, pour sa part a reconnu un manque d’instrument juridique, permettant de lutter efficacement contre ladite pratique. De ce fait, il pense  qu’il faut renforcer le dispositif pénal en vigueur. Déterminé de voir  le Mali, sans mutilations génitales féminines, le garde des sceaux a annoncé la mise en place d’un fonds pour la prise en charge des victimes. Egalement, « la lutte deviendrait efficace, s’il y avait  d’une brigade contre les violences basées sur le genre » a estimé Me Mamadou Ismaël Konaté.

Diakalia M Dembélé

 

Source: 22 Septembre

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