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Accord de paix au Mali : Partage de Gâteau à Bamako

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Pour l’occasion, a- t -on appris, tous les chefs politico – militaires étaient au rendez – vous du vendredi 10 février à Bamako. En plus de Kidal, la CMA obtient comme butin de guerre la présidence du conseil régional de Tombouctou ; la Plateforme contrôlera la région de Gao. Et le Gouvernement serait amené à faire des propositions pour Ménaka, Taoudénit. Déjà des inquiétudes !

Autre inquiétude, c’est la situation au sein des groupes armés de la Coordination des mouvements de Azawad (CMA). Parait-il que leurs dissensions n’ont pas du tout été réglées. Mais puisque chaque camp semble avoir quelque chose sous la dent, l’on s’est précipité pour fixer des calendriers. A les croire, la mise en place des autorités intérimaires se déroulerait du 13 au 20 février, dès cette semaine donc. Et les patrouilles dites mixtes à partir de fin février à Gao, Kidal et Tombouctou.

Cité par l’AFP, Me Harouna Toureh, l’un des leaders de la Plateforme dira : ” Les discussions d’aujourd’hui ont été très fructueuses. Elles ont permis d’aborder des questions qui étaient difficiles à l’origine et qui portaient sur essentiellement l’absence de communication, l’absence de dialogue. Maintenant, nous avons l’occasion de nous retrouver ensemble entre parties maliennes à travers un cadre permanent”.

Dans la même veine, Bilal Ag Chérif de la CMA entonnait : ” La réunion d’aujourd’hui a permis enfin d’arriver à un accord sur la répartition des régions. La CMA obtient Tombouctou. La Plateforme emporte Gao. La présidence des trois autres régions n’est pas encore choisie, ce sera des discussions à venir. ”

Personne n’est cependant dupe. Depuis des années, malgré la signature du fameux et énième accord de paix, tout le monde sait que la région de Kidal est la ” propriété ” des bandes armées de la CMA.

Ses responsables et miliciens flirtent avec les jihadistes et autres narcotrafiquants. Ce sont les mêmes qui ont froidement assassiné des agents de l’Etat central en mai 2014 dans Kidal, sous les yeux de la médiation internationale.

Dès lors, aucune autorité nationale n’a daigné faire le déplacement sans garantie des forces françaises et onusiennes.

Loin d’être honnêtes avec eux – mêmes et avec le peuple malien, ils se promettent encore des discussions. Ils parlent de mise en place progressive des patrouilles mixtes. Nulle part, il n’est question de cantonnement ou de désarmement des combattants. Suivant leur schéma, l’Etat malien dans son incapacité va les laisser gouverner dans leurs terroirs. Aujourd’hui dans notre pays, personne ne connait le nombre exact de mouvements armés, ni celui de leurs combattants. Chaque jour, il en sort de terre.

Dans ces conditions, comment accepter de rester dupe ? L’Etat central va t – il continuer à côtoyer des bandes rebelles ? Dans quel Etat a t – on vu une Armée régulière dans une telle posture ? N’a t -on pas tiré leçons des expériences du passé ? Combien de fois des bandits comme Hassane Ag Fagaga ont déserté avec armes et bagages ? Va t – on encore sacrifier les fils du pays ?

Décidément, les négociateurs de l’Etat n’ont pas été à la hauteur. S’il fallait céder de la sorte des prérogatives de l’Etat, en faisant la part belle aux assassins, trafiquants et voleurs, cela ne valait pas la peine. Le partage du gâteau semble grotesque.

B. Koné

 

Source: Le Malien

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