Dans la vie, il vaut mieux perdre son pain que de vendre son âme. Le bouillant et brillant magistrat, anciennement procureur anticorruption, aujourd’hui Vérificateur général semble avoir été dompté. Il observe un silence assourdissant.
Le Bureau du Vérificateur semble être touché par une sorte d’amnésie collective. L’époque de Sidi Sosso Diarra semble révolue. Et pourtant, le Mali n’a jamais été aussi mal géré.
Le Vérificateur général est absent des écrans radars depuis un certain temps. Il se fait petit, tout petit, discret. Oui, Amadou Ousmane Touré est porté disparu ? Et pourtant, en temps normal, ce monsieur a du répondant. Il a un égo surdimensionné. Une fierté hors normes.
Que se passe-t-il exactement ? De quoi et de qui se protège-t-il ? Essaie-t-il de se ménager un avenir à la fin de sa mission ? Ou le tient-on par quelque chose ? En tout état de cause, IBK et son régime tapis et blottis dans l’océan de la corruption, ont voulu dans un passé très récent supprimer le Bureau du Végal. IBK, qui aime tant le banquet, qui est l’ami des mafiosi et qui est incapable de déclarer publiquement ses biens, ne peut qu’avoir mépris et défiance vis-à-vis de tout contrôle. IBK, le mandé mansa sorti des ténèbres, doit pouvoir faire ce qu’il veut, quand il le veut et où il le veut. En dehors de tout contrôle.
On peut tout dire d’ATT. Il a quand même institué un Bureau du Vérificateur général afin de lutter contre la corruption, même si en toute inconséquence, il n’a pu ni su tirer toutes les conséquences de ses propres constations.
Le PARENA de Tiébilé Dramé a saisi le Bureau du Vérificateur général suite aux surfacturations des tracteurs. À la date d’aujourd’hui, le peuple spolié, volé et pillé attend les rapports du Végal. Les marchés des engrais frelatés furent passés, nous attendons légitimement les rapports d’Amadou Ousmane Touré. Le PARENA semble lui aussi devenir sourd et muet. Nous les attendons plus, puisqu’aucun espoir ne peut légitiment être fondé sur le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé, l’ami des pires pourfendeurs des deniers publics.
Le Vérificateur général et son équipe doivent comprendre une chose. En se taisant, ils déshonorent l’institution qu’ils représentent et se déshonorent eux-mêmes. S’il leur reste quelque chose à défendre, c’est maintenant ou jamais.
Boubacar SOW
boubacarsow@hotmail.fr
Source: Le Reporter