Beaucoup de pays ont recours à la fermeture de représentations diplomatiques, et la crise économique n’est pas la seule cause. Les expatriés, laissés à eux-mêmes en font les frais.
L’ambassadeur est dépositaire de l’autorité de l’État dans le pays où il est accrédité, il représente son État dans l’État d’accueil. Il assure la protection des intérêts de l’État et celle des ressortissants de son pays. Quant au consul, il est chargé de recenser et de porter assistance à ses ressortissants dans le respect de la légalité et de l’ordre public local. Il remplit également les fonctions de maire et de notaire. Il tient l’état-civil, délivre des pièces d’identité et des passeports à ses ressortissants et des visas aux nationaux ou résidents du pays d’accueil, organise les élections. Il porte assistance à ses ressortissants en cas de difficultés avec les autorités locales, y compris dans le cadre de procédures judiciaires, notamment pour vérifier que le déroulement des procédures est bien respecté. Il peut être amené à organiser l’évacuation de ses concitoyens.
Malheureusement beaucoup se retrouvent déçus non pas à cause de la crise économique mondiale, mais à cause de la protection et/ou du service qu’ils ne reçoivent pas de leurs diplomates. Les expatriés contribuent beaucoup dans l’économie du pays, mais ils sont confrontés à d’énormes problèmes comme la gestion de leur argent, l’acquisition de logements sociaux, de document de séjour ou de voyage. C’est pour soulager leur souffrance qu’une plateforme, Tounkaranké a vu le jour. Force est de reconnaitre aussi que malgré la distance qui les sépare du pays, nos compatriotes sont déçus des nombreuses promesses non tenues sur la lutte contre la corruption, la restauration de l’autorité de l’état au nord du pays, la restructuration des forces de défenses et de sécurité, la réconciliation et la reconstruction nationales de leur pays.
La crise économique étant généralisée, une nouvelle carte diplomatique s’impose. En tenant compte des charges financières et de la qualité des rapports avec le pays hôte, certaines ambassades doivent être maintenues ou fermées et certains diplomates rappelés. Pour cela des études doivent-être menées pour installer des représentations diplomatiques avec ce qu’on peut appeler des partenaires stratégiques. Cela passe par une autopsie générale de l’action diplomatique du pays ce qui permettrait de rajeunir certains chefs de mission, de limiter la durée des missions diplomatiques. Certaines représentations doivent être fermées car pas stratégiques économiquement ou par le fait qu’il y a peu de maliens sur place ce qui pourrait amener à regrouper plusieurs pays sous la direction d’une seule représentation diplomatique ou encore les soi-disant diplomates s’adonnent à d’autres activités incompatibles avec leur mission diplomatique sous le couvert du passeport diplomatique. Toutes ces actions pourraient les rendre efficaces.
Séran SACKO
Source: L’informateur