Le rapport de la Mission d’identification et d’évaluation conjointe (MIEC) liste les besoins à court, moyen et long termes pour le développement, le relèvement économique et le retour de la sécurité dans le Nord du Mali.
« Les enfants vont à l’école dans les Régions de Tombouctou, Gao et Kidal. Les centres de santé ont recommencé à fonctionner. Les populations ont accès aux services de l’énergie, d’eau potable et sont connectées au reste du pays, via le réseau de télécommunication. La situation sécuritaire est volatile », a déclaré, hier face à la presse nationale, le représentant par intérim du bureau de la Banque mondiale, Boubacar Sidiki Walbani. Il s’exprimait lors d’un déjeuner de presse sur « les indicateurs de la Mission d’identification et d’évaluation conjointe (MIEC), mise en œuvre en 2015 par le gouvernement du Mali et les agences du système des Nations unies au Mali.
La MIEC fait l’état des lieux des besoins à court, moyen et long termes pour le développement, le relèvement économique et le retour de la sécurité dans le Nord du Mali. Pour y arriver, elle a choisi, de façon aléatoire, un échantillon de 672 ménages repartis entre 56 villages. Qui ont été sélectionnés à travers les trois Régions dans le Nord du Mali auxquelles sont incluses les deux régions nouvellement créées. Cette enquête, qui s’étend de janvier à octobre 2016, a porté sur cinq volets. Comme la restauration de la sécurité, l’amélioration des capacités du gouvernement à remplir les fonctions de base et fournir les services, le renforcement de la paix à travers la réconciliation et la coopération pratique entre les autorités locales et la communauté, le relèvement économique ainsi que le bien-être durable pour tous et l’intégration dans l’économie malienne des Régions dans le Nord.
Concernant le volet sécuritaire, les enquêteurs concluent que tous les villages ne bénéficient pas d’une présence permanente de la police, de la gendarmerie et de l’armée. Le pourcentage de population qui se sent en sécurité, en marchant non accompagnées le jour, a augmenté de janvier à octobre 2016. Il est passé de 60 à 76% à Gao. Ce taux était de 84% à Tombouctou au mois de janvier, contre 69% en janvier. Ce taux a, en outre, baissé à Kidal avec 40% en octobre, contre 59% en janvier.
Les enquêteurs disent avoir constaté, à propos du second volet, que 90% du personnel enseignant et soignant sont présents dans l’ensemble des régions couvertes par l’étude d’identification et de d’évaluation. Ils soutiennent aussi : « Le taux de fréquentation scolaire des enfants de 5 à 12 ans est comparable à ceux d’autres régions et au niveau d’avant conflit ».
La MIEC constate un renforcement fluctuant de la réconciliation et la coopération entre les autorités locales et la communauté qui constitue le troisième volet de l’enquête. Le nombre de populations qui font confiance au gouvernement a augmenté de janvier à octobre 2016. Il est passé de 83 à 89% à Gao, tout en restant statique à Tombouctou. Tandis qu’à Kidal, ce nombre a chuté de 30% en janvier à 24%% en octobre. En outre, le pourcentage de personnes, qui ont confiance à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, a baissé. Ainsi, moins de 50% des populations de Gao et Kidal font-elles confiance au système judiciaire, contre 63% à Tombouctou.
C’est au niveau du volet amélioration du bien-être que notre pays semble enregistrer les meilleures performances, si l’on en croit le rapport de la MIEC. Qui indique que le nombre moyen de repas par jour est de 2 à Gao, 3 à Kidal et à Tombouctou. Un résultat satisfaisant qui reflète, quelque peu, le taux de ménages vivant dans une situation d’insécurité alimentaire. Ce pourcentage était, au mois d’octobre dernier, de 16% à Gao, 3% à Kidal et 4% à Tombouctou.
Répondant aux questions des confrères, M. Walbani a indiqué le groupe de la Banque mondiale poursuivra son appui au gouvernement du Mali, afin de gagner le combat du développement. Il mobilisera, pour les trois prochaines années, 600 millions de dollars pour cet accompagnement, a-t-il précisé. Avant de rappeler que le portefeuille actif de l’institution de Bretton Wood dans notre pays s’élève à un milliard de dollars.
C. M. TRAORE
Source: Essor