Stipulée dans les dispositions de l’Accord pour la paix et réconciliation nationale issu des négociations d’Alger, l’organisation de la Conférence d’entente nationale (CEN) est consignée dans les agendas de mars 2017 pour faire du revivre ensemble une réalité. En vue d’être tenue, cette conférence de tous les espoirs, permettra d’asseoir une confiance par le dialogue inclusif entre tous les fils du Mali.
La situation sécuritaire
Au sortir d’une crise multidimensionnelle, notre pays s’apprête à organiser une Conférence d’entente nationale inclusive. Une manière de concrétiser une des hautes aspirations de l’ensemble des Maliens. Cette rencontre nationale où les maux seront diagnostiqués et aussi traités avec la plus grande indulgence traditionnelle au Peuple malien.
Cette conférence permettra de donner une issue confortable aux attentes des uns et des autres. Des attentes qui sont en train d’être recueillies par les différentes commissions mises en place dans toutes les capitales régionales du pays. La situation sécuritaire ne laissant pas le choix certains sites ont été transférés. Toutes les préoccupations des Maliens sont enregistrées au fur et à mesure par les démembrements mis en place pour plus de proximité avec les plaignants.
Le Pr Baba Akhib Haïdara, Président de la Commission préparatoire de la Conférence d’entente nationale et non moins Médiateur de la République a rencontré les Représentants des mouvements signataires de l’Accord de paix en vue de recueillir leurs préoccupations par rapport à cet important rendez-vous qui sera organisé en mars prochain.
Il s’agit de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et de la Plateforme.
Ainsi, au sortir de cette réunion, qui s’est tenue au Bureau du Médiateur, à Hamdallaye ACI 2000, le porte-parole de la Plateforme, Me Harouna Toureh, a exprimé tout son intérêt d’avoir répondu à cette invitation afin d’échanger autour des questions essentielles se rapportant à la mise en œuvre d’une disposition pertinente de l’Accord.
Me Toureh a, en outre, estimé que les objectifs de la Conférence d’entente nationale sont nobles et très importants pour le maintien de l’unité dans la République du Mali, le respect de l’intégrité territoriale et la refondation de l’unité nationale.
«Pour réussir cette conférence, il y a un mot clé, c’est l’inclusivité. Le médiateur nous a fait savoir que le Président de la République tient à ce que toutes les composantes nationales, dans toutes leurs dimensions, soient impliquées dans le processus d’organisation de la Conférence d’entente nationale», a confié le porte-parole de la Plateforme.
L’adhésion
L’adhésion des mouvements signataires au processus de paix par la tenue de cette conférence nationale est un grand pas vers la concrétisation du processus de pacification du pays et du retour à la cohésion sociale. Pr Haïdara l’a compris et estimé que l’essentiel est que soit effective la participation de toutes les sensibilités sociales, politiques, ethniques et culturelles de la nation. Telle serait une condition de rétablir pour de bon le climat de paix tant recherché par les Maliens.
Et Me Toureh de la Plateforme dira qu’un débat national va s’ouvrir sur des questions intéressant la refondation de la Nation et sur la paix et la sécurité. Cet intérêt affecté par la plateforme est un bon signe annonciateur et de discernement fort intéressant qui présage que cette conférence se tiendra sous des bons auspices, dans une ambiance fraternelle avec un sens élevé du patriotisme. Ce sont les mêmes attentes que se partagent les mouvements signataires.
Cette fois ci, il s’agit de finir définitivement avec les hostilités qui mettent en branle la cohésion sociale, les liens interlignages et aussi la quiétude des Peuples des Etats voisins. Toutes les parties s’attendent à ce que l’organisation de cette conférence débouche sur une réelle volonté de réconciliation nationale chez tous les participants afin de sceller un pacte d’Unité nationale retrouvée inviolable et de respect de l’intégrité territoriale du pays.
Les rapports communautaires
«Ce sont des engagements que nous avons pris dans l’Accord avec la CMA. On attend également qu’elle respecte tous les engagements qu’elle a pris dans l’Accord avec nous et le gouvernement. C’est extrêmement important pour nous», conclura Me Toureh.
Quant à Sidi Brahim Ould Sidatt de la CMA, il a reconnu que les attentes de son mouvement sont les mêmes que celles de la Plateforme et du gouvernement.
«La Conférence d’entente nationale doit normalement déboucher sur une charte dans laquelle il faudra définir l’appellation Azawad. Il faut aussi définir les rapports communautaires, de paix et de sécurité, etc. Il faut également la fondation d’une nouvelle Nation qui respecte chacun de nous et qui reconnaît l’identité de chaque composante de la Nation malienne», a déclaré le Porte-parole de la CMA.
En somme, l’on est aujourd’hui en mesure d’espérer que cette Conférence d’entente nationale est une aubaine pour faire de notre rêve d’antan une réalité. «Le bon sens étant la chose la mieux partagée», toutes les parties (groupes armés, gouvernement, partis politiques, société civile, etc.) sont disposée à donner au Mali son lustre d’antan.
Sinaly M DAOU
Source: L’observatoire