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Mauritanie-Minusma-Barkhane : Les talons d’Achille de la stabilité du Sahel

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Notre souhait, c’est de s’attaquer au cœur de la menace et le cœur de la menace c’est le Mali”. Telle est la conviction exprimée par le président du Niger, Mahamadou Issoufou, à l’issue du sommet du G5 Sahel à Bamako (5 et 6 février 2017). Le Nord du Mali reste donc le ventre-mou de la lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne.

Sauf que cette situation est savamment entretenue par certains voisins du Mali qui, à la différence du Niger, n’ont jamais joué un franc-jeu avec nous dans le combat contre la rébellion puis le terrorisme. C’est le cas de la Mauritanie, qui a toujours abrité les forces de déstabilisation de notre pays. En dehors de Kidal, les réseaux qui écument le Nord du Mali ont comme base arrière le Burkina Faso, l’Algérie et surtout la Mauritanie.

Nous comptons sur l’accompagnement de nos partenaires (Union africaine et Nations unies) pour la réussite de ces objectifs du G5-Sahel qui sont très importants pour nos pays et au-delà le continent, voire le monde entier”, a indiqué le président de la République islamique de Mauritanie, Mohammed Ould Abdel Aziz.

Mais, il sait pertinemment que ce soutien ne changera rien à la donne parce qu’il ne sera jamais sincère et concret, surtout celui des Nations unies qui sont déjà présentes au nord du Mali. Une présence qui n’a aucun impact sur la lutte contre le terrorisme. Tout comme celle de Barkhane d’ailleurs.

Il est facile pour l’ambassadrice de la France à Bamako de dire que les forces françaises ont mené tant d’opérations conjointes telle année. Mais, quand en est-il de l’impact réel de ces opérations sur les réseaux terroristes plus que jamais opérationnels dans le Centre et le Nord du Mali ?

A défaut d’intervenir directement, la Minusma et Barkhane doivent au moins fournir aux forces armées et de sécurité du Mali des renseignements pour leur permettre de déjouer les attaques comme celle du 18 janvier 2017 contre le camp du Moc à Gao. D’ailleurs, nous ne cesserons jamais de nous demander comment une telle attaque a-t-elle pu être planifiée à leur insu ? Et curieusement, aucune présence de ces forces dans la zone de l’attentat ce jour !

Loin des objectifs affichés par la France et les Nations unies, ces deux forces sont aujourd’hui des éléments déstabilisateurs du Mali. Il ne faut plus se voiler la face, leur présence dans notre pays est une perte de temps et de moyens.

Les moyens utilisés pour entretenir des troupes presque inutiles et une administration oisive auraient pu aider les FAMa à être plus efficaces. En effet, comme l’a dit Idriss Deby Itno à Bamako, nous ne demandons pas aux partenaires européens d’envoyer leurs soldats. Nous sommes prêts nous-mêmes, avec nos soldats, à ramener la paix et la stabilité dans notre sous-région”.

Si nous n’agissons pas vite, notre région deviendra durablement un espace terroriste”, avait également souligné le chef de l’Etat tchadien. Et la nouvelle force conjointe semble être la réponse opérationnelle à cette équation. Le hic, c’est que les cinq pays croient avoir besoin du quitus (mandat) du Conseil de sécurité.

Nous souhaitons très rapidement avoir un mandat clair du Conseil de sécurité des Nations unies pour que cette force qu’on a envisagé de mettre en place depuis le sommet de N’Djamena puisse réellement être opérationnelle”, a souligné Mahamadou Issoufou du Niger. La Minusma n’a-t-elle pas un mandat clair du Conseil de sécurité ? Qu’est-ce que cela a changé ?

Visiblement, les dirigeants du G5-Sahel n’ont pas la maturité de comprendre où ils ne veulent pas comprendre que les ambitions de cette organisation sont en contradiction avec les intérêts économiques et géostratégiques de ceux dont ils sollicitent la bénédiction pour la stabilité de leurs pays.

Le G5-Sahel n’est pas seulement axé sur la sécurité ou l’émigration clandestine, l’organisation prend en compte aussi le développement économique qui peut être la solution à plusieurs problèmes comme le terrorisme, le trafic de drogue et d’autres pratiques illicites”, a déclaré Mohamed Ould Abdelaziz de Mauritanie. Et justement, nos pays sont déstabilisés par la France et ses alliés pour que nous ne puissions jamais accéder à ce niveau de développement qui les met à la touche !

Moussa Bolly

 

Source: Le Reflet

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