Au Sénégal, Khalifa Sall, le maire de Dakar, accuse le président de la République de faire pression sur lui à des fins politiques. Sa municipalité est sous le coup d’une enquête de l’Inspection générale de l’Etat. Pour le gouvernement, cette polémique n’a pas lieu d’être, arguant que Dakar n’est pas la seule mairie visée par ces contrôles.
L’enquête du gouvernement porte sur la gestion de la « caisse d’avance » de la ville de Dakar. Cette caisse est un fonds public, géré de manière dérogatoire par les municipalités.
Jeudi 16 février, lors d’une conférence de presse, Khalifa Sall, le maire de Dakar, a dit tout son soutien au député maire Barthélémy Dias, suite à sa condamnation le même jour dans l’affaire des violences politiques à sa mairie en 2011. Mais le maire de Dakar a surtout longuement évoqué cette enquête dont sa municipalité fait l’objet depuis 18 mois.
« Nous avons été informés de ce que Monsieur le président de la République est décidé, concernant la gestion des fonds de la caisse d’avance de la ville, de nous déférer au niveau du procureur de la République. Nous considérons que ce sont, politiquement, des coïncidences très troublantes », a expliqué Khalifa Sall.
D’autres villes seraient concernées
Côté gouvernement, aucun lien entre ce contrôle et de quelconques règlements politiques. Selon Seydou Gueye, le porte-parole du gouvernement, l’Inspection générale de l’Etat, en charge du contrôle de la gestion de ces fonds, ne se focalise pas sur la mairie de Dakar mais inspecte aussi d’autres mairies.
« Cette enquête de l’IGE, l’Inspection générale d’Etat, qui est une structure de vérification, n’a pas ciblé la mairie de Dakar, affirme Seydou Gueye. D’autres mairies sont concernées. Si le maire de Dakar n’a rien à se reprocher, je pense qu’il est normal qu’il aille, comme tout citoyen, répondre à une convocation de la justice, ou d’un service d’enquête. »
Khalifa Sall, maire socialiste de Dakar, est un probable candidat à la présidentielle de 2019 face à l’actuel chef d’Etat Macky Sall.
Source: RFI