Un adage de chez nous affirme que «pousse-pousse s’arrête au mur». L’on se rappelle que l’accord d’Alger a été paraphé et signé en juin 2015 par le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) au motif qu’il consacre le retour de la paix dans le septentrion de notre pays.
Il faut aussi dire que de la signature de ce projet d’accord de paix à nos jours, la paix est de plus en plus mise entre parenthèses au Mali et en particulier dans la partie nord du territoire national. La liste des morts, des blessés et des disparus s’allonge chaque jour davantage.
Ce projet d’accord, comme nous l’avions dit par le passé, légitime la partition de fait du Mali. Après sa signature par les parties en conflit, le Mali n’a pas mieux vu. Il suffit de jeter aujourd’hui un regard sur les personnes désignées pour servir d’autorités intérimaires pouvant conduire les régions-nord aux élections dites régionales dans notre pays.
Que Dire à ce sujet si ce n’est que c’est bien là le démarrage officiel de la partie de notre pays consacré par l’accord d’Alger. Comme si la paix dans notre pays ne peut s’obtenir qu’au prix de la balkanisation de notre territoire ! Cette grosse poudre aux yeux des aveugles prouve à suffisance que le président IBK (élu avec 77,66% des suffrages exprimés) est bien en mission de l’ennemi français dans notre pays au lieu de servir les intérêts fondamentaux de notre peuple travailleur en partant de lui et en revenant à lui.
A propos dudit accord de paix d’Alger, il convient de rappeler que les patriotes du Mali l’ont rejeté comme solution à la problématique de la paix dans notre pays. Au nombre de ces dignes fils de la nation, de ces visionnaires, on peut citer l’ancien Premier ministre et président d’honneur de la Convention nationale pour une Afrique solidaire (CNAS-Faso Hèrè), Dr Soumana Sako.
En son temps, il a fait savoir de vive voix et à qui veut l’entendre que l’accord d’Alger viole la Constitution, le caractère républicain, démocratique et laïc de l’Etat. Que dire donc de cet accord d’Alger si ce n’est qu’il constitue une prime pour la rébellion armée qui a endeuillé et qui continue d’endeuiller nos paisibles populations.
Cette prime est aussi et ainsi faite aux djihadistes et au crime organisé dans notre pays. Il était plus responsable, avant toute application de l’accord sur le terrain de le soumettre à l’approbation de notre peuple travailleur par le biais d’un référendum.
La deuxième poudre en préparation aux dépens de nos masses laborieuses, c’est bien la fameuse conférence dite de l’entente nationale prévue pour le mois de mars 2017.
Rappelons que la commission préparatoire de ladite conférence est présidée par le Médiateur de la République Baba Hakib Haïdara. Dès lors, une série de questions ne pose et à laquelle il faut des réponses :
– Pourquoi les concertations tant réclamées par notre peuple à la faveur du coup de force militaire du CNRDRE contre le régime conteur d’Amadou Toumani Touré (ATT) ont-elles dédaigneusement rejetées par celles et ceux en charge des affaires ? L’on se rappelle que les femmes et les hommes regroupés au sein du Front uni pour la démocratie et de la République (FDR) ont vigoureusement refusé que les Maliens se mettent à table pour mettre à plat les problèmes qui ont conduit notre pays au chaos par la faute de ceux qui disent démocrates mais qui répondent et brillent par la recherche de leurs intérêts sordides et crapuleux.
– Pourquoi ceux qui ont rejeté l’idée de concertations nationales comme peste ont fini par y adhérer ? Mais pour qui connaît ces sangsues de la nation, il est fort à parier qu’ils ont compris, qu’ils ont atteint leurs limites objectives dans la manipulation des consciences nationales. Ils ont compris que les Maliens les ont compris et que pour tenter de se remettre en selle après la période des vaches maigres, ils n’ont plus qu’un seul choix : demander les concertations nationales qu’ils avaient rejetées de toutes leurs forces en battant tambour et trompette.
Une fois encore : concertations nationales oui, mais pas pour remettre en service les bourreaux de notre peuple et les déprédateurs de notre tissu économique national.
– Conférence d’entente nationale entre qui et au sujet de quoi ? Est-ce pour faire asseoir notre peuple avec ses cadres véreux pour amuser la galerie ?
– La vérité peut-elle être dite entre nos masses laborieuses et les sangsues de la République qui continuent à se nourrir de la sueur des Maliens ?
– A ce jour, qui et qui ne s’entendent pas au Mali et pourquoi : les riches et les pauvres ? Ceux qui ont été chassés du pouvoir et ceux qui les ont chassés ?
– Qui a fait quoi pour salir le linge de la République avant de vouloir le laver en famille ?
– Est-ce pour emballer les Maliens dans un plan machiavélique de partition de notre territoire ?
– La paix n’est-elle possible que par cette partition du territoire national ?
– La fameuse conférence d’entente nationale se fera-t-elle sur toute l’étendue du territoire national ou bien va-t-on se retrouver comme d’habitude à Bamako pour se congratuler au lieu de se mettre au service de la nation en péril ?
– Va-t-elle situer toutes les responsabilités dans le déclin gravissime de notre pays ?
– Va-t-elle dire sincèrement pourquoi a-t-on invité l’armée française à venir s’installer sur notre sol pendant qu’on a bloqué les armes du Mali au port de Conakry ?
– Par cette conférence dite d’entente nationale, aura-t-on le courage et l’amour du Mali pour dire à la France de retourner chez elle et que les forces armées et de sécurité peuvent assurer avec brio la défense nationale comme elles l’avaient toujours fait sous Modibo Keïta et Moussa Traoré ?
Le Mali a besoin d’une conférence nationale pour l’institution de la IVème République parce que la IIIème n’a pas honoré la mémoire de nos femmes et enfants tombés, en 1991, pour la renaissance du Mali qui reste encore enfoui dans les sales décombres de la sale démocratie française qu’on nous a imposée par la faute des traitres de la nation.
Avec la classe politique actuelle pourrie et peu crédible, il ne peut être question de cette renaissance du Mali.
Il y a le risque évident quand voulant tenir cette conférence d’entente nationale, les Maliens se mettront une fois encore comme, en 1991, à soigner la plaie sur du pus.
Quelle faute histoire s’apprête-t-on donc ainsi à commettre au Mali au nom de l’entente et de quelle entente ? Entente entre les chats et les souris, entre ceux qui ont mis le pays à genou et les patriotes ? Pour obtenir quoi ?
Une telle politique ne peut servir dignement notre pays qui a versé son sang pour l’avènement d’un Mali nouveau !
Il est temps d’enclencher le processus du kokadjè en vue de redonner confiance aux masses laborieuses de notre pays. Pour ce faire, il faut des hommes crédibles et non des vautours cannibales de l’homme malien !
Fodé KEITA
Source: Inter De Bamamko