Après la signature de 17 conventions et accords en février 2014, avec le Mali, sa Majesté le Roi Mohammed VI est de nouveau chez nous pour renforcer les relations séculaires et de coopération qui lient nos deux pays.
Sa Majesté, le Roi du Maroc a repris son bâton de pèlerin sous régional. Après Accra, au Ghana, où il a effectué une visite officielle de trois jours, du 16 au 19 février 2017, sa Majesté Mohamed VI est attendu ce mercredi à Bamako pour une troisième visite en l’espace de trois ans seulement.
Troisième du genre, depuis l’arrivée au pouvoir de Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéïta, cette visite du Roi chérifien à Bamako est la marque de l’intérêt que le Maroc accorde au Mali.
Doué d’esprit de solidarité et incarnant une Afrique unie, le fervent Leader et défenseur d’une Afrique des Peuples, le Roi Mohamed VI a fait réintégrer son pays à l’Union Africaine lors du dernier sommet de l’organisation panafricaine.
En effectuant cette visite officielle à Bamako, Sa Majesté, le Roi Mohamed VI ne fait que renforcer les relations historiques et économiques entre le Mali et le Maroc, et définir de nouveaux secteurs de coopération pour les intérêts réciproques des deux pays. Ceci sera une aubaine entre IBK et son hôte marocain de donner un nouveau souffle à leur coopération bilatérale.
Genèse d’une coopération aguichante
Au lendemain des Indépendances, le Mali du feu Président Modibo Kéïta et le Maroc du feu Roi Mohammed V ont entretenu d’excellents rapports de coopération et de fraternité basés sur l’union des deux Peuples et motivés également par des actions philanthropiques.
Comme l’ont démontré la complicité des deux pays quand il a s’agit de la constitution du groupe de Casablanca pour la création de la défunte Organisation de l’Unité Africaine (OUA) devenue par la suite Union Africaine et le soutien du Président Modibo Kéïta au Roi Hassan II dans le règlement du litige territorial ayant opposé le Maroc à son voisin algérien.
Inscrivant sa politique africaine dans la droite ligne des vœux de ses prédécesseurs, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a effectué, en 2013, une visite hautement politique au Mali. C’était lors l’investiture d’Ibrahim Boubacar Kéïta, démocratiquement élu Président de la République du Mali.
A l’instar de ses pairs africains, le Roi marocain se montre plus qu’un frère au Président IBK dont le pays subit actuellement les affres du terrorisme.
Entre IBK et Mohamed VI, ce n’est qu’un mur mitoyen
Les rapports existants entre le Président Ibrahim Boubacar Kéïta et le Roi Mohamed IV, l’eau ne peut pas désormais passer. C’est fini l’ère Moussa Traoré où Koulouba accordait son soutien à la RASD.
A l’époque d’IBK, il s’agit de faire face aux préoccupations des deux Peuples marocain et malien privilégiant le développement de leurs deux pays. Pour ce faire, Mohamed VI n’a pas lésiné sur les moyens pour réanimer et consolider les liens de partenariat et de coopération bilatérale entre son pays et le nôtre. Ce qui sous-tend l’existence entre Rabat et Bamako de 17 conventions de partenariat économique.
Des accords de coopération exemplaires signés en février 2014, lors de la visite officielle de cinq jours du Roi chérifien dans notre capitale. Un événement qui, consigné dans les annales des relations de coopération et d’amitié entre les deux pays, est une opportunité pour le Mali de relancer son économie.
Par ces 17 conventions, les deux pays se sont engagés à encourager et protéger réciproquement les investissements dans les secteurs publics et privés, à promouvoir des projets de développement à travers l’amélioration du climat des affaires et la simplification des procédures et formalités d’ordre administratif requises pour les investisseurs des deux pays.
Par ailleurs, pour bon nombre de produits, il a été question de procéder à la levée ou, du moins, d’alléger certaines barrières douanières et tarifaires entre les deux Etats au profit de leurs investisseurs. Ce, en circonscrivant le phénomène d’évasion fiscale et éradiquant complètement la double imposition afin d’assurer la libre politique d’échange économique.
Dans le cadre de la formation professionnelle, un accord signé met directement en partenariat l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) du Maroc et le Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (FAFPA) du Mali.
Sa mise en œuvre s’est traduite par la visite au Maroc du Ministre malien de la Formation professionnelle, Mahamane Baby.
Pour améliorer l’accroissement des échanges commerciaux et des flux d’investissement entre les deux pays, une convention a été signée pour la dynamisation de la coopération entre la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et le Conseil national du patronat du Mali (CNPM).
Une convention qui s’est aussi matérialisée par une kyrielle de rencontres ayant réuni opérateurs économiques maliens et marocains, conformément aux idéaux politico-économiques de leurs deux Chefs d’Etat.
Le climat des affaires entre le Maroc et le Mali s’est aussi amélioré au plan géologique, minier et dans le secteur des hydrocarbures par la signature d’un protocole spécifique de coopération qui permet au Mali de bénéficier de «l’expertise marocaine» dans les domaines du renforcement des capacités et de l’exploitation des ressources minières.
Le secteur industriel étant incontournable dans les relations bilatérales, un protocole de coopération a été signé entre les deux parties pour la promotion du développement industriel et, naturellement, en favorisant les échanges d’expériences et d’expertises en matière de politique industrielle.
En outre, les accords de partenariat entre les deux pays se sont enrichis par la signature d’une convention de coopération entre l’Office national de l’eau et de l’énergie (ONEE) du Maroc et la SOMAGEP-sa pour prendre en compte tous les besoins des deux sociétés en vue de promouvoir des facilités pour les populations dans le domaine de l’accès à l’eau potable.
A ceux-ci s’ajoutent d’autres conventions. C’est, notamment, dans les domaines des télécommunications, du transport aérien, de l’élevage, de l’agriculture et de la santé publique.
Pour le développement de la coton-culture, le Maroc et le Mali se sont convenus que la Banque internationale pour le Mali (BIM-sa), une propriété du groupe marocain Attijariwafa Bank, soutienne les Agriculteurs maliens dans leurs activités productrices.
La santé avant tout, a-t-on l’habitude de dire
A cet effet, deux conventions de jumelage et de coopération, dont l’une entre le Centre hospitalier IBN Sina de Rabat et le CHU du Point G de Bamako, et, l’autre, entre le Centre Hospitalier Ibn Rochd de Casablanca et le CHU de Gabriel Touré de Bamako, ont été signées.
Un 22 février pour booster le partenariat maroco-malien
En ce mercredi 22 février 2017, la visite du Roi Mohamed VI sera un évènement exceptionnel. Elle donnera, sans nul doute, une forte impulsion aux relations bilatérales toujours au beau fixe et ouvrira la voie à des nouvelles opportunités d’affaires entre les deux pays. Cela, dans divers secteurs économiques.
Parmi les activités au menu de cette visite officielle, figurent l’inauguration d’un hôpital à Sébénicoro et une éventuelle visite à la cimenterie CIMAF de Dio-gare, derrière Kati. Il faut rappeler que ces infrastructures sanitaire et économique sont non seulement le fruit de la bonne santé de la coopération bilatérale mais aussi une preuve matérielle des bons rapports qu’entretiennent directement IBK et Mohamed VI.
Au passage, rappelons que ce sont eux deux qui avaient effectué conjointement la pose de la première pierre de ces deux réalisations (l’hôpital à Sébénicoro et la cimenterie CIMAF de Dio-gare de Kati), le 20 févier 2014.
Cette énième visite de Sa Majesté, le Roi Mohamed VI à Bamako boostera le partenariat Maroco-malien.
Cyril ADOHOUN
Source: L’observatoire