Comme à l’accoutumée, les officiels maliens ne tarissent pas d’éloges chaque fois qu’il est question d’évoquer la mémoire des morts. On est même tenté de dire que pour avoir droit à des compliments il faut d’abord mourir. La cérémonie funèbre consacrée au chef des griots de Bamako n’a pas dérogé à cette règle. Il a donné lieu, en effet, à un torrent de dithyrambes des plus enviables à l’endroit de l’illustre défunt mais également sur les performances par lesquelles sa communauté professionnelle s’illustre depuis quelques temps sous sa gouverne, à savoir : le dénouement de nombreuses crises sociales y compris des grèves. Seulement voilà : mot n’est jamais pipé sur les domaines où les médiations traditionnelles ont soit échoué ou ont tout simplement fait défaut. On y dénombre par exemple l’inextinguible incendie entre Alpha et IBK qui continue d’affecter le pays entier et dont la persistance continue de défier les capacités du monde malien des griots.
Le Témoin