La Maison des Ainés a abrité le 19 février dernier, une rencontre d’échanges sur la situation de crise qui prévaut entre agriculteurs et Eleveurs dans la région de Mopti et dans les cercles de Ké-Macina et Niono dans la région de Segou. Organisée par le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA), cette rencontre a enregistré la présence des représentants de différentes associations de ressortissants de ces régions, des agriculteurs, des éleveurs, des chasseurs et des universitaires.
Trois points ont été débattus lors de cette rencontre: d’abord « quelles sont les causes de cette tragédie ? », « comment en est-on arrivé la ? » et « quelles sont les pistes de solutions pour restaurer la sécurité et la cohésion dans cette région ? ».
A l’entame de ses propos, le président du PARENA Tiebilé Dramé a exprimé sa profonde reconnaissance à toutes celles et ceux qui ont répondu présent à son invitation pour évoquer la situation angoissante qui prévaut dans la région de Mopti.
Pour Tiebilé Dramé, cette instabilité rampante affecte dix cercles du Centre du Mali. Et plus de 2.900.000 Maliens vivent dans cette zone.
« En 2015, sur 538 personnes tuées au Mali, 115 sont mortes au Centre. En 2016, sur 396 morts au Mali, 71 sont tombés au Centre. Les six premières semaines de 2017, on a enregistré 24 incidents armés et 154 morts sur le territoire. Quatorze des 24 incidents sont survenus au Centre » a indiqué le président du PARENA. Qui a précisé que le nombre de personnes assassinées dans la zone est au moins de 49 personnes en six semaines.
Tiebilé Dramé a aussi déploré que 171 écoles restent fermées dans les académies de Mopti et de Douentza qui couvrent les huit cercles de la région, pénalisant ainsi près de 18.500 enfants.
A sa suite, plusieurs intervenants ont pointé un doigt accusateur sur l’impunité de la part de l’Etat. Mais aussi, l’absence de l’Etat dans ces localités comme l’une des conséquences de la crise qui prévaut au septentrion du Mali. Comme piste de solutions, ils ont proposé que les agriculteurs laissent des voies de transhumance aux peulhs et que les peulhs doivent veiller sur leurs troupeaux pour éviter qu’ils franchissent les champs des agriculteurs. Ce qui mettra certainement fin aux conflits entre éleveurs et agriculteurs qui sont devenus monnaie courante dans la région de Mopti.
Nouhoum Koné
Source: Tjikan