Paraphé à Alger le 1er Mars 2015 par le gouvernement du Mali, la coordination et la plateforme, sous la médiation de l’Algérie, des Nations unies, de l’Union Africaine, de la CEDEAO, de l’OCI, de l’UE, du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Niger, du Nigeria, du Tchad sous l’observation de la France et des USA, l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali se résume à une prime à la rébellion armée, au banditisme et à l’impunité. En témoigne, la nomination des criminels de guerre à la tête de certaines régions.
Cet accord qui suscite aujourd’hui des interrogations, sème les germes de la partition du Mali. Il ne peut en aucun cas être mis en œuvre. Et malgré sa signature, nous continuons à perdre des fils de ce pays, nos dirigeants menacent à chaque forfait, promettent des enquêtes qui sont sans suite. Le comble est que nous ne voyons aucune proposition de sortie de crise. Nos autorités persistent sur un accord qui ne présage rien de bon dans son application. Le comité de suivi de l’accord n’a jamais pu marcher. L’application des dispositions sur les autorités intérimaires n’a jamais été effective et les conséquences ont amené une insurrection mortelle à Gao et apporté à notre pays l’organisation d’élections municipales partielles, montrant la faiblesse de l’État sur certaines parties non négligeables de son territoire.
L’Accord divise les structures politiques, celles de la société civile. Il divise même les groupes armés. Le constat est qu’il a divisé depuis sa signature à Bamako, qui s’est fait en deux temps. Peut-on encore appeler cela accord, un document qui fait la promotion à l’impunité, au banditisme et à la division ?
Les gouvernants maliens doivent, en tout cas, savoir que les dispositions de l’Accord d’Alger ne sont pas divines, et doivent donc s’atteler à trouver une alternative très rapidement pour que le pays ne tombe pas encore plus bas. Cette fois, tous les Maliens doivent être impliqués et cela doit se faire au Mali.
Pourquoi l’État malien ne veut pas analyser la situation du pays avec tous les Maliens?
On parle de la tenue de la Conférence d’entente nationale qui est une disposition de l’accord. En se penchant réellement sur les termes de références de cette Conférence, si nous ne prenons garde, elle va sceller le sort de notre pays.
Nous ne pourrons sortir du gouffre tant que les gouvernants n’accepteront pas de reconnaître que ça ne va pas, de remettre en question l’Accord pour la paix d’Alger, d’organiser des concertations inclusives et souveraines.
Au sortir de cela, les Maliens se parleront en se disant qu’ils ont un problème sérieux, proposeront des solutions et se convaincront pour sauver leur nation.
Sinon au rythme où nous partons, l’entêtement des dirigeants et leur fuite en avant nous ferons perdre l’essentiel ; ainsi, l’existence du Mali sera menacée.
Aliou TOURE
Le Démocrate Mali