S’exprimant récemment sur les antennes d’une télévision privée, l’actuel ministre des Finances Dr Boubou Cissé a été on ne peut plus claire sur la question relative à la dette intérieure du Mali qui, depuis, doit des dizaines des milliards de FCFA à des opérateurs économiques, notamment appelés fournisseurs.
Le ministre Cissé qui semble avoir des problèmes avec ses prédécesseurs, s’insurge en faux sur le fait que l’Etat du Mali ait de nos jours des arriérés à payer.
Pour le ministre Boubou, «il y a quelques mois, moi-même j’ai payé une somme de 533 millions FCFA sur une facture de 800 milliards FCFA qu’on m’a présentée ».
Et pour le ministre, c’est les 533 millions FCFA qui méritaient d’être payés sur la facture de 800 milliards FCFA des fournisseurs. En justifiant cette attitude au fait que le restant dû reposerait sur du faux car ayant fait l’objet de paiement.
Visiblement, le ministre Boubou s’active sur du faux. En refusant de payer les sous des fournisseurs, il met d’abord en cause l’Etat lui-même qui est une continuité et dont les agents ont été les représentants au début et à la fin de chacun des marchés concernés.
Ensuite, il crée un traitement de faveur entre les commerçants fournisseurs et les agents de l’Etat qui ont reçu les matériels commandés et visé les factures de livraison desdits matériels livrés.
Autrement dit, les commerçants seuls ne peuvent pas effectuer des marchés avec l’Etat sans l’aval et l’entente direct avec les agents de l’Etat chargés de contracter au nom de l’Etat et pour l’Etat.
Mis à part, si « faux » il y en a eu, comme l’insinue le ministre, ce sont les agents de l’Etat qui ont permis à la fraude. Le ministre ne doit donc que s’en prendre à ses propres agents.
Cependant, il n’est pas besoin de fouiller dans le ciel pour comprendre que ministre Boubou Cissé est en train d’engager l’Etat malien dans une aventure risquée. Car, les commerçants qui ne demandent qu’à être payés avec factures et documents justificatifs à l’appui, menacent d’user de tous les moyens possibles pour rentrer dans leur droit. Quitte à saisir la justice. Et là, c’est connu : l’Etat y a toujours été battu et traité de mauvais payeur.
Issiaka M Tamboura
Source: Le Soft