Après quelques semaines de manifestations folkloriques, le camp des accusés dans l’article dit de scandale sexuel à l’Assemblée Nationale vient de porter plainte pour diffamation contre l’auteur de l’article paru dans le Figaro du Mali. Le journaliste doit comparaitre le 15 mars au tribunal de la commune I. Dans le dossier, il y a trois plaignants : L’Assemblée Nationale, le Président de l’Assemblée Nationale, Issiaka Sidibé, et la Secrétaire.
Ammy Baba Cissé, lundi dernier dans la nuit, a posté un texto dans lequel il dit avoir reçu l’assignation ce même jour. Il a appelé tout le monde à laisser la justice faire son travail. Le message a fait l’objet de débat partout. Dans la plainte, des incohérences ont été soulignées. D’abord, l’Assemblée Nationale. Elle n’a pas qualité, dans ce dossier, à porter plainte. L’avis est partagé par bon nombre de spécialistes.
La secrétaire citée dans la plainte, est-elle réellement l’accusée dans l’ébat sexuel annoncé par le journaliste ? Dans l’article, nulle part le journaliste n’a cité de nom. Alors pourquoi cette bonne dame se retrouve plaignante ? Parce que le nom de son mari a été chanté partout par un animateur de radio qui s’est substitué en avocat du diable ?
Pour ce qui concerne le Président de l’Assemblée Nationale, comme j’ai l’habitude de l’annoncer, il doit rendre sa démission, préparer sa défense et prouver son innocence. L’exercice de sa fonction de Président de l’Assemblée Nationale lui rendrait la tâche difficile, il doit rendre le tablier. Ce qu’il faut aussi comprendre, quand on est d’un certain âge, quand on occupe de hautes fonctions de responsabilité, on doit être accusé de tout sauf deux choses : le vol et l’adultère. Le fait d’être même cité au centre de l’une des deux choses, le doute s’installe quant à votre sérieux. Dans cette affaire, nous faisons malheureusement face à cela. Des Maliens, des responsables, n’hésitent même pas à dire ‘’le monsieur cité en est capable’’. Ils se réfèrent à son passé, des Douanes à l’Assemblée Nationale. Et dans son aventure en tant que président de l’Assemblée, le nom d’une dame est sur toutes les lèvres.
Le doute est synonyme de vérité chez nous car dans toute rumeur, il y a une part de vérité. Il n y a pas de secret dans nos habitudes. Ce qui fait que tout acte posé même au haut sommet de l’Etat, se répand comme une trainée de poudre, en une fraction de seconde sur toute l’étendue du territoire.
L’autre face cachée de la chose, c’est que Issiaka Sidibé n’est pas maître de sa propre décision dans ce dossier. Son premier vice-président serait derrière tout ça. Il guette le poste de Isaac il y a bien longtemps pour non seulement les privilèges y afférents mais Timbiné rêve d’être président de la République. Il aurait juré devant des proches qu’il sera un jour président de la République du Mali. Le moment est propice ; une circonstance vient de s’offrir à lui avec cet article de ABC. Comme les rumeurs s’accentuent sur la capacité d’IBK de continuer l’exercice du pouvoir à cause de son état de santé, il lui (Timbiné) faut vite prendre le poste de successeur constitutionnel au cas où les choses se passeront comme exprimées par les Maliens.
Le procès, quelle qu’en soit son issue, n’arrangera pas Issiaka Sidibé. Et partant même de cette affaire, d’autres scandales qui l’incriminent s’invitent sur la place publique. Il risquera d’être affaibli avant le 15 mars et perdra tout : Son poste et le procès.
Boubacar Yalkoué
Source: Le Pays